Gérer efficacement un royaume

Règle numéro 2 : sur les guildes tu compteras

Peu de temps après l’investiture d’Onirym…

Onirym a réuni son conseil pour discuter du royaume.

Onirym : bon les gars, expliquez moi un truc : on dirige le palais ?

Sir Robert : ouais !

Onirym : on fait les lois, les impôts, tous ces trucs …

Sir Fribon : oui Sir.

Onirym : mais en ce qui concerne la cité … Qui dirige ?

Un silence s’installe sur l’assemblée. Fribon et Robert regardent Garmir d’un air insistant.

Capitaine Garmir : ha bon ? c’est à moi de répondre ? heu … quelle cité ?

Onirym : et bien la cité ! Tous les gens, toutes les maisons qu’il y a entre ce palais et les murailles de la ville ! Et même au-delà !

Garmir : haaaaa … cette ville là …. Et bien disons que nous y avons une autorité toute relative …

Onirym : relative ? Expliquez vous !

Garmir : c’est à dire que en théorie oui en effet c’est nous qui contrôlons tout cela … Enfin vous … Mais dans les faits c'est-à-dire … Il y a plein de gens là dedans …

Onirym (l’air agacé) : c’est un peu le principe d’une ville !

Garmir : oui disons plein de gens qui n'aiment pas particulièrement qu’on se mêle de leur vie, de leurs affaires vous voyez ?

Onirym (encore plus agacé) : non je ne vois pas très bien justement ! Expliquez moi !

Robert reprend : disons que c’est une sorte de statu quo. En théorie on dirige, mais tant qu’on leur fout la paix ils nous laissent tranquille …

Fribon : oui le plus important c’est qu’ils acceptent de payer les taxes ! 

Onirym : hé ? Il se passe quoi ?

Robert : en fait ce sont les guildes qui dirigent plus ou moins la vie quotidienne de la cité. Ils payent, on les protège et ils gèrent tout.

Garmir : il y a quand même une section des gardes, les miliciens qui patrouillent dans la ville et qui assurent l’ordre sur les marchés, dans les tavernes, le soir tout çà … Et ils surveillent aussi les portes de la ville !

Onirym : et ces guildes, il y en a beaucoup ?

Fribon : quelques unes …

Robert : il y a la guilde des bâtisseurs, il s’occupent de toutes les constructions, les routes, les ponts, les portes … Il y a aussi la puissance guilde du commerce. C’est avec eux qu’on traite le plus …

Fribon : pour les taxes …

Robert : et il y a aussi la guilde des taverniers et aubergistes !

Garmir ; oui elle est importante celle-là !

Robert : parce que vous y passez vos soirées et vos nuits à boire à l’oeil ?

Garmir : pas du tout ! Les auberges c’est important ! C’est un élément clé de la tranquillité publique et de la paix sociale !

Onirym : ok ok  … et encore ?

Fribon : il y a la guilde des érudits, eux ils nous font pas chier …

Robert : et la puissante guilde des mages ! Ils se croient supérieurs aux autres et à nous … Faut s’en méfier …

Garmir : après il parait qu’il y a aussi une guilde des voleurs, dans les égouts et les souterrains de la ville … Mais on est pas bien sûr …

Onirym : ha oui ? Vous m’en direz tant ! Et bien organisez-moi une petite réunion avec tous ces gens-là ! Je veux les rencontrer ! Qu’ils savent qui je suis !

Fribon : ouhhhh lala il va falloir y aller avec des pincettes mon seigneur ! Si vous voulez pas vous retrouver avec une émeute ou une grève sur les bras et un tas de gens mécontents sous les fenêtres du palais, il va falloir y aller doucement !

Onirym : ok je ferais gaffe … Je veux juste faire connaissance et voir si on peut compter sur eux pour faire prospérer le royaume …

Epée

Le lendemain, Onirym reçoit les émissaires des principales guildes dans la grande salle d’audience du palais.

Onirym se penche vers Sir Robert et murmure : ils sont tous là ?

Robert lui répond : je pense … Je ne vois aucun représentant de la guilde des mages, mais ça m’étonne pas … Et personne au nom de la guilde des voleurs, mais là non plus c’est pas étonnant …

Onirym : bien commençons !

Onirym se lève et fait un geste en direction des représentants des guildes.

Puis d’un ton solennel il déclare : Messieurs bonjour et bienvenue dans mon palais ! Je suis heureux de vous accueillir et de faire votre rencontre. Nous avons tous à coeur les intérêts de cette ville prospère et je suis sûr que nous allons nous entendre à merveille pour mettre en oeuvre la meilleure politique publique. Joie et prospérité !

Quelqu’un dans la foule crie : poil au nez !

Garmir se lève, le regard inquisiteur et crie : qui a dit çà !

Onirym le calme d’un geste de la main et reprend : voyons ce n’est pas bien grave, un petit plaisantin …

Dans la foule : poil aux mains !

Onirym : qui aime rigoler …

Dans la foule : poil au pied !

Onirym : et qui n’a pas peur de se prendre quelques coups de bâtons !

Dans la foule : poil au fion ?

Onirym : bon ca suffit ! Nous sommes là pour discuter ! Sérieusement ! Vous n'avez rien d’autre à dire de plus intéressant … Et le premier qui gueule poil aux dents je lui pète les gencives !!!!

Un homme s’avance : puisque vous posez la question, je me fais le porte parole de tous mes collègues ici présents et je pense, sincèrement, dire au nom de tous, que vos guignoleries c’est bien gentil, mais pendant qu’on est là à vous écouter, on n'est pas en train de bosser ! Et pour nous l’argent ça ne rentre pas tout seul !

Un autre s’avance et reprend : oui d’ailleurs à ce propos, on pourrait parler des taxes, parce que là … On en a gros ! Et jusque là !

Foule : ouais ! Absolument ! Tout à fait d'accord ! Il y a trop de taxes ! Et la salubrité publique. Ah non ça ta gueule c'est nous… ah ok. Laissez nous bosser tranquillement ! On est la force vive de la nation et on nous assassine !

Epée

Plusieurs heures plus tard, Onirym discute avec Robert dans un couloir.

Onirym : bon dans le fond ca c’est plutôt bien passé non ?

Robert : on peut dire çà …

Onirym : au final c’est très bien comme c’est … Ils gèrent le quotidien et nous on supervise !

Robert : on supervise …

Onirym : mon cher, la prochaine fois que j’ai une idée à la con comme cela, hésitez pas à me le signaler !

Robert : je n’y manquerais pas Sir !