Le lendemain, il progresse dans la forêt, sans savoir vraiment où ses pas le conduisent. Il est complètement perdu et commence (légèrement) à perdre espoir …
Il arrive dans une clairière ou poussent des choux et des carottes. Il se frotte les yeux, mais non il ne rêve pas ! Il y a bien un potager devant lui. Et derrière le potager, une jolie masure au toit de chaume.
La porte s’ouvre et une vielle femme apparait sur le perron.
Vielle femme : hé ho le malandrin, si vous êtes venu me voler mes légumes vous allez vous prendre des coups de canne !
Vaillant lève une main et dit : ne vous inquiétez pas vielle femme, je ne suis pas un voleur ! Bien au contraire … Même si j’en conviens, mon apparence misérable et mes habits souillés peuvent laisser penser le contraire … Je suis un chevalier, et j’ai ét de mauvaise rencontre en mauvaise fortune … C’est pour cela que mon apparence est si … misérable ! Mais mon coeur est pur et je ne vous veux aucun mal !
La vielle lui fait signe d’avancer et répond : allez gamin vient par là ! Tu vas me raconter tout cela autour d’un bon bol de soupe !
Après son troisième bol de potage, Vaillant se sent beaucoup mieux. Il a raconté avec moults détails toutes ces péripéties …
La vieille lui sert un verre de liqueur, dans lequel flotte un petit lézard…
Vielle femme : tenez buvez çà ! Ça va vous redonner un coup de fouet ! Et on peut dire que vous avez de la chance …
Vaillant la regarde, les yeux pleins d’espoirs : vous connaissez la recette de la chantilly ?
Vielle femme : non désolé je ne la connais pas … Mais je connais “quelqu’un” qui est sûrement le plus fin gourmet de ce royaume … Il connait pleins de recettes, et ça m'étonnerais pas qu’il connaisse la votre !
Vaillant saisie les mains de la vielle femme, plein d’espoir, ragaillardit par la nouvelle (et par la rasade d’alcool de lézard) : merci ! merci milles fois vielle femme ! Je savais que je ne devais pas perdre espoir et que je finirai par croiser une âme charitable ! Dites m’en plus … Qui est ce fin cuisinier ?
Vielle femme : il s’agit d’un dragon, rouge, qui vit dans la montagne un peu plus loin … Il est plutôt sociable pour un dragon et a un palais délicat. Il adore cuisiner !
Vaillant : un … dragon ?
Vielle femme : oui un dragon ! Je sais que vous autres chevaliers préférez leur taper dessus avec votre épée, mais quand on apprend à les connaître, les dragons peuvent être sympathiques, au moins celui là …
Vaillant se lève d’un bon : et bien soit ! J’irai voir ce dragon ! Et je lui demanderai la recette de la chantilly !
Vielle femme : et bien voila un intrépide jeune homme comme je les aime ! Je vous indiquerai demain matin la route à suivre … Mais pour l’heure vous allez réchauffer ma couche !
Vaillant : mais ???
Vielle femme : il y a pas de mais ! A vivre toute seule dans cette forêt, je vais pas lâcher l’occasion d’un aussi joli gaillard et vigoureux jeune homme ! Au lit mon bonhomme ! Et donne le maximum !
Bon on passera sur la suite de la soirée du pauvre malheureux chevalier Vaillant …
Le lendemain, plein d’entrain et d’ardeur, il sort de la forêt et se dirige vers la montagne en suivant les indications de la vieille (et vigoureuse) ermite.