Cette histoire se passe quelque part dans un petit village reculé du royaume d’Onirym. Tellement reculé que tous les remous et les péripéties du royaume ne sont pas arrivées jusque là.
Pour les paysans qui vivent là, la vie est dure, mais simple et régulière.
Ils se lèvent avec le soleil, travaillent d’arrache pied toute la journée. Le soir, un bol de soupe et au lit ! Et le lendemain on recommence …
Juste quelques superstitions ou maladies viennent de temps en temps troubler la monotonie de leur vie paisible.
Le dernier événement en date est bien sûr l’apparition du grand cercle de feu dans le ciel. Ça les a pas plus perturbé que cela, quand ils se sont rendus compte qu’en fait ça ne changeait rien à leur quotidien…
Donc dans ce petit village, pleins de paysans (pleins exagérons pas quand même, il y a tout juste 4 ou 5 familles qui vivent là … Ça fait 50 personnes à tout casser !). Donc dans ce petit village il y a un jeune garçon (inutile de vous donner son nom, de toute façon il va mourir. Ah zut j’aurais pas dû vous le dire … Ca va casser tout le suspens final !). Donc vivait un jeune garçon qui rêvait de devenir chasseur ! Son père lui a confectionné un arc et il part régulièrement dans la forêt, tenter de tirer le lapin et de poser des pièges à oiseaux. Heureusement que sa mère (qui va mourir aussi) ne compte pas sur lui pour alimenter le repas du soir de toute la fratrie nombreuse (qui va aussi mourir !) car il revient le plus souvent bredouille ! Bin oui c’est un apprenti chasseur, ca s’improvise pas, les animaux ils sont malins et craintifs alors ils se planquent !
Un jour, alors que ce jeune garçon parcours la forêt à la recherche d’une proie, il entend un drôle de cri qui provient de derrière un buisson :
Pilli pilli pilliiiiiiii !
Il s’avance, tout doucement, sans faire de bruit, contourne le buisson en se cachant derrière un arbre et jette un coup d'œil !
Pilli pilli pilliiiiiiii …
Il aperçoit deux ravissantes boules de poils assises l’une en face de l’autre en train de faire la conversation. Elles sont trop grosses pour être des lapins, et elles ont des oreilles toutes rondes et de grands yeux aussi.
Il bande son arc, vise la créature la plus proche …
Pilli pilli pilliiiii …
Mais au dernier moment il se ravise ! Ces créatures sont vraiment trop mignonnes pour être tuées !
Il s’en veut terriblement d’être aussi faible ! Pourvu que personne ne l’apprenne ! Franchement un chasseur qui fait dans le sentimental et qui aime les animaux trop mignons ça ne se fait pas !!!
Allez un effort ! Il rebande son arc et vise ! Mais il n’y a plus rien … les deux adorables boules de poils ont disparu…
Il baisse son arc, déçu, et il se rend compte que les deux adorables petites bêtes sont à ses pieds en train de l’observer avec leurs grands yeux ronds.
Pilli pilli pilli iou iouuuu ?
Le soir même, le jeune garçon rentre à la ferme familiale portant dans ses bras les adorables peluches, pour les offrir à ses petites sœurs.
Ces dernières sont conquises et charmées ! Tout comme sa mère et ses frères. Seul son père râle un peu (mais pas trop fort) que cela fait deux bouches inutiles de plus à nourrir …
Les jours se suivent à la ferme. Le jeune garçon ne part plus à la chasse. Il passe son temps avec ses sœurs à jouer avec les mignonnes petites créatures.
Quelques temps plus tard, une nuit, le père sort dans la cour de la ferme pour se soulager au pied du vieux chêne. Alors qu’il revient vers la chaumière, il aperçoit trois formes rondes assises sur sa clôture. Il s’avance pour observer et ce rend compte qu’il s’agit de trois autres créatures poilus …
Père : créboudiou, v’la ty pas qu’il y en a d’autres de ces sacrebleu de bestioles ! Vais finir par m’en faire un ragoût si ça continue !
Les trois petites bêtes ouvrent leurs grands yeux.
Pilli pilli pilli iou iouuuu ?
Père : c’est ty pas que ca veut causer en plus ? C’est bin vrai qu'elles sont toutes mimi ces bestioles, ca donne envi de les caresser comme une jeune gueuze à la fesse ronde !
Les yeux des créatures commencent à luire sous la lune …
Puis à prendre un éclat rouge, comme le cercle dans le ciel …
PILI PIILLLIIII IOUDDDDOU DOU ?
Père : hé oh on se calme les marmottes poilues !
Les yeux des bébêtes virent au rouge sang, un éclat démoniaque dans le regard !
Ghhhhhhaaaaa ZZZZZZZZZ
Les trois créatures, en poussant de grands cris lugubres et gutturaux commencent à grandir, et à se transformer !
Deux grandes défenses leur poussent à côté de leur petite gueule. Au milieu de leur visage un énorme groin apparaît. Leur poil devient rêche, elles grandissent encore, se transformant en gigantesques sangliers !
Le père se met à courir, les créatures le poursuivent. La première l’éventre d’un coup de défense, et les deux autres le piétinent frénétiquement !
A l’intérieur de la chaumière, les hurlements des deux autres Razorbacks se mêlent aux cris de peur et de douleur de la malheureuse famille …
La porte de la ferme explose et deux Razorbacks en sortent en trottinant, les défenses couvertes de sang et de boyaux…
Au même moment, au palais …
Onirym est réveillé au milieu de la nuit par des hurlements terribles et le cri des gardes.
Il se précipite sur le balcon pour voir ce qui se passe dehors. Dans les jardins du palais, il voit des gardes courir partout. Sur l’enceinte du palais et dans les tours également. Les sergents donnent des ordres et les archers se mettent en position.
Sur le balcon juste à sa droite, il voit Sir Fribon, vêtu d’une robe et d’un bonnet de nuit qui sort aussi voir ce qui se passe.
Fribon : Sir ? Vous aviez prévu un exercice des gardes en pleine nuit ?
Onirym : Non, ou alors je ne suis pas au courant … Mais ça m'a l’air trop vrai pour être un exercice ?
Du balcon à sa gauche Maître Thondurm arrive, vêtu d’un babygros orange : mais qu’est ce qui se passe ? C’est quoi ces cris ? On a coincé les testicules d’un ours dans une porte ou quoi ?
Onirym : Non je ne sais pas, j'essaye de voir ...
A ce moment une gigantesque ombre traverse le jardin ravageant les massifs et les arbustes !
Thondurm : on dirait un cochon géant !
Fribon : c’est plutôt un sanglier, mais un gros, très gros !
Onirym : et vu les cris et l’agitation qui règne aussi en ville, il ne doit pas y avoir que dans nos jardins que ces monstres fichent le bazar !
En effet, des cris s'élèvent un peu partout en ville. Parfois un bâtiment s’écroule ! De la fumée et des flammes sont visibles au-dessus des toits …
Onirym : on devrait aller les aider non ?
Fribon : sans façon je suis très bien ici !
Thondurm : je m'appelle pas Garmir !
Onirym : tiens en parlant de lui où est il ?
Fribon : pas vu !
Thondurm : pareil !
Onirym : bon je m'habille et je vais prêter main forte. Il ne sera pas dit que le seigneur des lieux se cache en son donjon quand son peuple a besoin de lui !
Fribon : promis on le dira pas !
Onirym rentre dans ses appartements. Il s'habille rapidement, attrape une épée et une arbalète et se dirige vers le grand hall du palais. Il traverse la grande salle déserte puis se dirige vers la cour du château.
Plusieurs gardes y sont rassemblés, avec le Chevalier Garmir, qui est en train de monter sur son cheval, tout engoncé dans son armure !
Onirym : Garmir qu’est ce qui se passe ?
Garmir : c’est vous Sir ? C’est ces saloperies de petites bestioles, elles se sont transformées en gros sangliers frénétiques ! Elles sont en train de tout ravager en ville ! J’allais organiser une sortie, pour prêter main forte aux miliciens !
Onirym : très bonne idée !
Garmir : mais où vous courrez comme ça Sir ?
Onirym : Vérifier que Pépette va bien, elle a fait toute une collection de ces bestioles à fourrure dans ses appartements !!!
Onirym retraverse le palais et se dirige vers l’aile Sud, où se trouve les appartements de Pépette … Pas très loin de ceux de Sinara …
Lorsqu’il arrive dans le couloir, il entend la porte magique de Pépette qui hurle.
Porte : au secours !!! ils vont finir par me défoncer ! De l’aide ! Faites quelque chose !!!
Les hurlements de la porte sont entrecoupés de bruits sourds, comme des marteaux ou des haches qui frapperaient violemment !
Onirym : qu’est ce qui se passe ? Pépette va bien ?
Porte : oui Pépette s'est envolée par la fenêtre lorsque les mignons petits doudous se sont transformés en monstres féroces ! Ils ont tout ravagé dans ses appartements et maintenant ils essayent de m’enfoncer pour sortir !
Onirym : tiens bon ! résiste ! Ne les laisse pas sortir ou se sera le chaos dans tout le palais !
Porte : vous êtes gentil mais c’est plus facile à dire qu’à faire ! Je suis une porte magique mais pas invulnérable !
Onirym : c’est que je sais pas trop quoi faire … Si tu t’ouvres les monstres vont sortir envahir le palais et me piétiner !
Porte : je ne sais pas mais trouvez vite ! Je vais pas tenir très longtemps encore !
Onirym entend des grognements et des cris qui proviennent de l’intérieur de l’appartement.
Porte : oui ! bravo ! bien joué ! Ouhhhh ca doit faire mal ca ! Attention derrière ! Splash ! Ouais ! Super !!! Vas y un grand coup de groin comme ça ! Bravo !!!
Onirym : mais à qui tu parles ?
Porte : pas à vous en tout cas … C’est mini Troll qui vient de surgir par la fenêtre ! Il est en train de mettre une de ces pâtés aux monstres ! C’est impressionnant à voir ! Heureusement qu’il est pas plus grand parce que sinon il serait vraiment très dangereux !!!
Au petit matin, la situation est plus calme …
Le Chevalier Garmir accompagné de son nouvel écuyer Tobias, revient au palais après avoir mené une fière bataille, vigoureusement défendu la cité et massacré les Razorbacks à tour de bras !
Les gardes du palais ont fini par chasser les sangliers dans les jardins et Trollo a occis tous ceux qui se trouvaient dans les appartements de Pépette.
Onirym a passé son temps à coordonner les troupes et à rassurer Pépette qui tremblait de peur, comme une feuille !
A noter, parmi le flot des blessés portés à l’infirmerie, Brindille … La malheureuse s'est prise un méchant coup de gourdin derrière le crâne ! Fièrement propulsé par Etincelle qui avait hâte d’en découdre avec les monstres !
Plus aucune mignonne créature n’est réapparue … Confirmant la piste de la “monstrualisation” en cochon féroce des petites bêtes …
Un peu partout, on s’active pour entasser les cadavres des Razorbacks …
Fribon et Thondurm sont venus assister à la scène.
Fribon : c’est quand même dommage de voir toute cette viande de gibier …
Thondurm ; je pense qu’elle doit être un peu dure !
Fribon : ah oui, c’est dommage quand même !
Cuistot, le chef des cuisines du palais arrive en courant dans tous les sens, il a l'air heureux !
Cuistot : oh lala !!! Autant de viande, j'ai jamais vu ça ! Je vais pouvoir faire des terrines, des civets, des potées, des saucisses, des rillettes, des tourtes, des brochettes, du saucisson ... Je vais laisser libre court à mon imagination pour cuisiner tout cela ! C'est génial !!!