A l’arrière de la bataille, loin du tumulte et de l’odeur du sang et de la mort, Imzen est très occupé.
Il a fait installer une structure macabre, avec des centaines de croix, alignées en cercle. Au pied de ces croix, des petites rigoles se rejoignent et convergent vers le centre du lieu du rituel, où des prêtres du Dieu Sombre sont en train de graver dans la roche un gigantesque pentacle.
Les gobelins sont en train d’apporter des prisonniers et de les ligoter sur les croix.
Imzen se tourne vers la liche nécromante qui se trouve à ses côtés et dit : Dame Arienara, votre magie est-elle prête ?
Arienara répond d’une voix profonde et spectrale : absolument. L’orage est là, il porte en lui toute la rage et la colère du monde. Son énergie mêlée au désespoir et à la souffrance des jeunes âmes pures qui vont être sacrifiées ici, va permettre d’ouvrir le portail et briser les derniers sceaux qui retiennent Karhn le grand dévoreur !
Imzen se tourne alors vers le gobelin à l’armure écarlate qui se trouve à sa droite et dit : et vous Sihrin avez vous fait votre oeuvre ?
Le gobelin se lance dans une révérence grotesque et exagérée et répond : absolument maître. Ils sont là, 666 jeunes âmes pures, je les ai compté personnellement. Des jeunes hommes et des jeunes filles qui vont être sacrifiés pour votre grandeur !
Imzen semble satisfait. Bien parfait ! Alors que le spectacle commence !
Les prêtres sortent des dagues sacrificielles des plis de leur toge et commencent à égorger les pauvres humains, uns à uns. Leur sang s’écoule dans les rigoles formant une macabre rivière écarlate, chaque sacrificié venant nourrir de sa vie et de son sang l'effroyable rituel. Au bout d'un moment, la rivière de sang atteint le centre de la structure et le pentacle géant qui y est gravé. Il commence à s’illuminer.
Un grondement sourd s'élève, l’orage au dessus du pentacle commence à tourner sur lui même et ainsi former un vortex qui s’aligne parfaitement avec le cercle de flammes rouges ouvert dans le ciel par Gogo, il y a déjà si longtemps … Une colonne d’éclairs vient frapper le sol et traverse le corps des sacrifiés !
Imzen regarde la scène … A ses côtés Dame Arienara murmure au bout d'un moment : il y a un problème …
Imzen : quoi ? Comment ça un problème ? Quel problème ?
Dame Arienara pointe un doigt décharné vers l’une des victimes du sacrifice et murmure : regardez …
Parmi les 666 victimes en train de se vider de leur sang, frappés par les éclairs, il y en a une … que les éclairs semblent éviter … La jeune fille lève les yeux vers Imzen, et dans un dernier sourire de satisfaction murmure : hahaha je vous ai bien eu ! Je ne suis pas une âme pure pauvre con !
Imzen entre dans une colère folle ! Il attrape Sihrin par la gorge et commence à le frapper violemment !!! : Mais c’est pas vrai ! Espèce de gobelin stupide !!! Une âme sombre, il a fallu que tu te gourres, pas fichu de me trouver 666 âmes pures parmi nos esclaves ? Il a fallu que tu fasses n’importe quoi ! Je te hais ! Tu vas tout faire foirer ! C’est lamentable !!! C’est pourtant pas compliqué de savoir si un humain a une âme pure ou non !
Imzen frappe et frappe encore le gobelin, dont la tête finit par être aussi rouge que son armure, le sang s'écoulant de nombreuses plaies.
Imzen au bout d’un moment finit par lâcher le corps sans vie du gobelin et dit : ça fait du bien de se défouler.
Il se tourne vers Arienara et dit : bon alors tout est fichu ou bien ?
Arienara, imperturbable, répond : non tout n’est pas fini, cela va juste être un peu plus long que prévu, mais le portail est en train de s’ouvrir ! Je le sens ! Karhn a entendu notre appelle, et il se fret déjà un chemin depuis le plan démonique jusqu'à notre monde !
Les éclairs de l’orage frappent le sol tout autour du lieu du rituel. Chaque impact fait émerger une structure cristalline, ressemblant à un arbre qui s’illumine et vibre à l’unisson des éclairs.
Le sang des malheureuses victimes se mélange aux éclairs d’énergie de l’orage et un gigantesque arc en ciel se forme au-dessus du lieu du rituel.
Le pentacle gravé au sol commence à disparaître et à laisser place à un cercle d’une noirceur infinie …
La porte commence à s’ouvrir …
