Tout en haut de la plus haute tour du domaine des mages se trouve le bureau de Maître Thuringwethil, haut elfe et maître de la guilde des mages.
De là, il domine toute la cité d’Onirym, et même la campagne environnante.
Sur le côté Nord il n’y a que les hautes tours imposantes du palais d’Onirym qui lui barre la vue …
Mais Baric, le maître de la guilde des bâtisseurs lui a affirmé que sa tour à lui était plus haute que la plus haute du palais d’environ 1 m … C’est déjà ça …
Dans le bâtiment, c'est la taille qui compte ! Et ainsi les bons observateurs savent qui est le VRAI maître de cette cité ! Non mais !
N’empêche tout elfe flegmatique et détaché qu’il est, Maître Thuringwethil est préoccupé … Ça ne lui était pas arrivé depuis plus de 500 ans, et du coup ça le rend encore plus anxieux et agacé …
Ses principales craintes sont en train de se réaliser … C’est l’avenir de son poste de chef, voir de la guilde des mages, voir de tous les sorciers d’Arendhyll qui est en train de se joueur. Donc c’est pas de la tarte !
Il se penche sur les documents posés sur son bureau. Des diagrammes complexes de la cité, des parchemins remplis de chiffres en tous sens …
Il pousse un long soupir. Il est heureux des choix qu’il a fait. La collecte de mana en catalysant l’énergie du monde au travers des cristaux, placés de manière subtile et stratégique dans tous les bâtiments de la cité, agissant comme des catalyseurs, tel un drap tendu le matin qui recueille les gouttes de rosés … Goutte après goutte la mana est collectée et conduite à la tour des mages ou elle est stockée.
Au moins les mages ne sont plus tributaires du plan démoniaque pour collecter la mana. Mais il sent que cette solution n’est pas idéale dans le temps … Les chiffres sont formels, la collecte diminue sensiblement chaque jour. Quoi qu’il mette en oeuvre, cette tendance est là et il n’arrive pas à l’inverser. Cela signe donc le glas de la magie sur le monde à plus ou moins long terme.
A moins que …
Non ! Il chasse de nouveau cette idée qui lui effleure l’esprit ! S’allier à l’elfe albinos serait une bien mauvaise idée, qui le condamnerait lui et les mages à court terme ! Faisant d’eux au mieux les esclaves du Dieu Sombre, obligés de réaliser milles horreurs pour quémander une goutte de magie … Il le sait, le Dieu Sombre ne tiendra jamais ses promesses !
Il ne reste donc qu’une autre voix, plus noble mais au combien plus risquée …
S’allier avec Onirym, chasser la menace du Dieu Sombre … Et une fois défaite, négocier avec l’armée des démons pour ressouder les pactes d'antan … Quelques sacrifices contre les voies vers les plans du chaos pour y drainer la mana …
Sa main se met à luire d’une lueur bleuté, des étincelles apparaissent et commencent à virevolter dans sa paume, il les regarde, hypnotisé.
Que c’est beau la mana … Que serait-il sans magie ?
Il frissonne, n’osant même pas l’imaginer …
Quelqu’un frappe doucement à la porte.
Thuringwethil : oui ? Entrez !
La porte s'ouvre sur un novice portant une toge violette.
novice : maître, votre neveu est là !
Thuringwethil : parfait, faites le entrer !
Le novice salue son maître respectueusement, s’écarte et laisse entrer un jeune elfe (d’environ 75 ans). Puis referme la porte derrière lui.
Thuringwethil : ha ! Gaelfen ! Viens mon petit ! Approche ! Assieds-toi !
Gaelfen a les traits fins, la peau claire et les cheveux d’un blond tirant sur l’argent. Ses oreilles sont longues et fines. Il est vêtu simplement d’une paire de braies et d’une chemise bleue azur, surmonté d’une armure de cuir légère. Une longue cape bleue et de grandes bottes de cuir complètent sa tenue de voyageur.