Après cela l’esprit d’Onirym est précipité dans différentes scènes, comme s’il traversait des tableaux, passant d’un paysage à l’autre sans transition et à une rapidité stupéfiante !
Il est incapable de se souvenir avec précision de tout ce qu'il a vu, rapidement les scènes se brouillent et se mélanges, ne formant qu’une bouillie de couleurs chatoyante et changeante, comme un caléidoscope géant !
Le temps n’a plus court ici …
Après un moment, les scènes ralentissent.
Onirym assiste à sa propre naissance (c’est assez perturbant). Puis des scènes heureuses et malheureuses de son enfance se succèdent. Des souvenirs forts, d’autres qu’il avait oubliés … Mais tous avec d’intenses émotions. Son premier baiser. Sa première grosse bêtise. La mort de son père. Ses amis d’enfance. Les longues heures d’étude, les entraînements à l’arc à l’épée, les longues chevauchés dans la plaine. Une cabane dans les bois. Nager dans un lac sous les étoiles. Les lavandières au village … Un repas, un couché, un banquier.
Les souvenirs défilent, il est petit puis grand puis revient dans le temps et repasse à un autre souvenir comme si le temps n’avait plus de chronologie.
Son cœur bondit soudain dans sa poitrine. Il revit la première fois où il a vu Sinara. Puis tous les bons moments ou elle faisait des blagues au palais …
Son cœur se serre plus fort …
Et enfin il revit, noyé sous le désespoir, le chagrin et les regrets, ce fameux soir d’orage où elle a quitté ses appartements en pleurant …
Son coeur explose …
Il pousse un hurlement de chagrin, de fatalité, de rage ! Si fort que cela en fait trembler ses visions …
Le voile commence à se déchirer …
L’espace d’un battement de cils, il se retrouve dans son corps. Les trois chamans penchés sur lui, inquiets. Il entend Shaash dire : on est en train de le perdre !
Puis les visions reprennent.
Cette fois se sont des "souvenirs" dont il ne se souvient pas … Onirym prend conscience que les événements qu’il est en train de voir ne se sont pas encore déroulés …
Il est avec Sinara, heureux. Sur les marches du palais. Sinara tient dans ses bras un petit être qui gazouille.
Puis tout devient rouge et le palais est en ruines et en flammes !
Un soleil mourant. Onirym est agenouillé devant une tombe toute fraîche.
La scène suivante, c'est Sinara qui pleure devant une tombe.
Les scènes suivantes montrent une bataille titanesque où humains, dieux et démons se déchirent, dévastant tout sur leur passage.
Onirym voit tous ses amis mourir de mille morts ! Lui-même se fait zigouiller une bonne dizaine de fois, toujours de manière différente et violente !
Son esprit reprend le dessus et pense : ce n’est pas le futur mais des dizaines de futurs possibles … L’avenir n’est pas encore écrit ! tout n’est pas encore perdu !