Pour qui se lève le soleil ?

La charge des chevaliers

La charge des chevaliers

Une mélopée couvre les hurlements des soldats. Un groupe de mages finit son incantation et une gigantesque boule de lumière apparaît au-dessus du campement, éblouissant les chauves souris !

Un seigneur elfe hurle un ordre : Efen Karel imliren !

Et une volée de flèches d’argent parcourt le ciel venant transpercer les volatiles.

 

Le sol se met à gronder. Trois cents chevaliers se regroupent et poussent leurs montures, étendards au vent, vers les troupes ennemies.

A leur tête Garmir, suivit de près par son écuyer Tobias qui porte haut l'étendard d’Onirym.

Les chevaliers foncent vers les troupes au sol du Dieu Sombre et dans un fracas métallique et d’os qui se brisent, d’une rare violence, l’affrontement commence.

Onirym les regarde partir, un instant il songe : ils vont nous offrir le répits nécessaire pour organiser l’armée, face aux troupes ennemies. Garmir, que les Dieux vous protègent !

 

La charge des chevaliers est rapidement brisée par le flot des démons et la rencontre avec les premiers Trolls du chaos …

Au bout de quelques minutes la moitié de la troupe a trépassé. Au bout de cinq minutes de combat acharné, ils ne sont plus qu’une poignée autour de Garmir. Tobias s'est fait faucher dès les premiers instants de la charge par la massue d'un Troll. Garmir a rattrapé la lance portant l’étendard et à embrocher au moins cinq démons avec. Puis la lance s’est brisée sur l’armure d’un guerrier du chaos, en le transperçant de part en part.

Garmir a pris alors son épée et tranché, tranché, la force décuplée par le désespoir et le besoin impérieux de faire gagner du temps à l’armée d’Onirym …

Mais même les bonnes actions ne protègent pas du souffle glacial de la mort …

Les cavaliers tombent un à un autour du valeur chevalier.

Garmir regroupe les survivants. Son cheval est mort depuis longtemps, il est à pied, couvert de sang. Deux choix s’offrent à lui : tenter une percée en arrière puis rejoindre la ligne de front, ou … plonger plus avant dans l’armée maudite et emporter le plus d’âmes possible avant de trépasser. Alors il se souvient de son serment : un chevalier ne recule pas face au mal. Il saisit fermement la garde de son arme, hurle pour se donner du courage et galvaniser ses camarades et fonce dans le tas !

Le temps passe et la mort ne veut pas de lui. Il tranche, perce, fracasse tout ceux qui se présentent face à lui.

Puis un Troll gigantesque abat sa massue, écrasant deux chevaliers d’un coup. Un autre Troll envoie trois autres chevaliers à trépas d’un seul coup.

Garmir se tourne et leur fait face.

C’est alors que le gobelin à l’armure rouge arrive derrière lui et le transperce de son épée.

Ses forces l’abandonnent d’un seul coup. Garmir tombe à genoux. Il ne souffre pas. Il sait que tout est terminé mais il n’a pas peur.

Le gobelin enfonce encore son épée au travers de son corps, et lui murmure à l’oreille :

Gobelin : je suis Sirhin le perfide, à la langue fourchue … Ça fait quoi de mourir comme ça, grand capitaine ?

Garmir, dans un dernier souffle murmure : je ne suis pas capitaine, je suis chevalier …

 

Il tourne la tête, vers le soleil qui se lève … Le dernier levé de soleil …

Le gobelin retire son épée en ricanant et un troll abat sur lui sa lourde masse, faisant voler en éclat son armure, brisant ses chairs et ses os … 

La vie le quitte, le sanglier est tombé. Mais il a réussi. Il est mort en chevalier.