Alors qu’Onirym traverse un couloir du palais, une voix j’appelle : Sir SIR ! S’il vous plait, avez vous quelques instants à m’accorder ?
Onirym se retourne mais ne voit personne …
Voix : par ici Sir ! C’est moi ! La porte des appartements de Pépette !
Onirym : ah ok je vous avais pas reconnu désolé … Mais votre voix est différente de d’habitude non ?
Porte : oui … J'essaie de me donner un petit côté plus solennel vous voyez …
Onirym : ok ok … Qu’est ce que je peux faire pour vous ?
Porte : et bien voilà … Oh c’est trois fois rien … C’est juste que Pépette, pour me faire plaisir a décidé de me donner un nom. C’est que “la porte” ça fait un peu impersonnel …
Onirym : très bien, hé ?
Porte : et bien il se trouve que le nom que m’a choisie Pépette est comment dire… Pas tout à fait à mon goût …
Onirym : vous lui en avez parlé ?
Porte : oui mais elle veut rien savoir … Donc comme vous êtes le seigneur des lieux, j’ai pensé que vous pourriez faire quelque chose ?
Onirym : je suis le seigneurs des gens qui vivent dans le coin et c’est déjà pas mal comme boulot, mais j’ai pas vocation à être le roi des casseroles et du mobilier !
Porte : vous m'offensez Sir ! Je ne suis pas une vulgaire porte ! Je suis un objet magique ! Un esprit conscient enfermé dans un objet inanimé … Mais j’éprouve des choses, j’ai des sentiments ! Et ma fierté !
Onirym pousse un soupir : une porte caractérielle, manquait plus que ça !
Porte : une porte MAGIQUE ! Alors vous allez faire quelque chose ou juste continuer à vous moquer de moi ?
Onirym : ok ok, expliquez moi tout.
Porte : Et bien Pépette veut m'appeler Mirabelle …
Onirym : c’est beau comme nom ça Mirabelle et puis ça vous va bien !
Porte : oui, mais non, parce que figurez vous que au fond de moi … Je me sens plus masculin que féminin !
Onirym : manquait plus que ça ! C’est genré un objet magique ?
Porte : bien sûr ! Ça peut ! En fonction de ce que décide le créateur de l’objet … Ou si c’est un esprit qui y est enfermé, en fonction du sexe de son vivant … Il y a pleins de paramètres qui peuvent influer dans un sens ou dans l’autre ! Faut pas s’arrêter juste à l’apparence de l’objet ! Mais regarder à l’intérieur …
Onirym : pour l’apparence je suis d'accord … Mais vous êtes UNE porte donc ça semble plus logique ?
Porte : non. Pas pour moi.
Onirym : et votre serrure, là où on met la clé … Ça fait plutôt féminin ça non ?
Porte : arrêtez de vous focaliser sur des détails purement anatomiques et prenez en considération mes sentiments et mon ressenti !
Onirym : Ça aussi ça fait féminin comme phrase …
Porte : oh hé ça suffit ! Vous allez me mettre en colère ! Vous allez faire quelque chose pour moi oui ou non ? Parce que si vous voulez des détails, regardez mes abdos en chêne massif ! Même vous n'avez pas des comme ça !
Onirym : ok ok excuse moi la porte … Tu avais pensé à quoi comme nom ?
Porte : quelque chose qui soit à la hauteur de mon usage, de mon rôle primordial de gardien, quelque chose qui en impose et qui force le respect, un truc comme Ramoth Mnementh, Ruth Orlith Holth Faranth !
Onirym : ça fait pas un peu long ?
Porte : non pas du tout … C’est très bien ! Alors ? Vous allez parler à Pépette ?
Onirym : oui bien sûr je vais le faire … Bonne journée Mirabelle !
Et Onirym reprend son chemin, laissant derrière lui la porte furax qui vocifère à en perdre haleine !
Plus tard dans la journée, Onirym croise Pépette.
Onirym : salut chère amie. J’ai eu une discussion ce matin avec votre porte …
Pépette : Mirabelle ? A oui !
Onirym : justement … Je crois qu'elle n'aime pas beaucoup le nom que vous lui avez donné … Une histoire de genre et d’entité profonde je crois … Faudrait que vous en discutiez avec elle / lui parce que si je me fais interpeller à chaque fois que je passe dans le couloir, ca va vite me gonfler …
Pépette : mais ça me gênerait beaucoup qu'une amie porte soit un homme … Je pourrais plus me confier pareil à elle, et j’oserai plus me promener toute nue dans mes appartements !
Le lendemain, Onirym repasse devant les appartements de Pépette …
Porte : Sir sir !
Onirym : quoi encore ?
Porte : je vous remercie d’avoir parlé avec Pépette.
Onirym, surpris : alors elle accepte de vous appeler Ramoth Mnementh, machin truc ?
Porte : non tout compte fait je garde Mirabelle !
Onirym : et votre moi profond ?
Porte : j’ai fait la part des choses … Entre ça et permettre à Pépette de se promener librement nue dans ces appartements …
Onirym : espèce de pervers !
Porte : pas du tout ! C’est juste qu’il faut bien quelques petits plaisirs dans la vie …
C’est le milieu de la nuit … Etincelle se déplace sans un bruit dans les couloirs du palais …
Elle a fait un détour par le 1er étage pour éviter les gardes … Elle arrive devant une porte. Elle tourne doucement la poignée, et entre précipitamment dans la pièce, en refermant rapidement derrière elle ! Son coeur s’emballe dans sa poitrine !
La pièce est plongée dans la pénombre …
Seule une petite bougie éclaire faiblement, à côté du lit.
Voix (accent italien) : C’est toi ma chérie ? Je suis ton homme ! Je t’attends !
Etincelle traverse la chambre.
Sur le lit, Gogo est allongé, tout nu, une rose entre les dents. Le lit est parsemé de pétales de fleurs !
Gogo : je suis ton bouquet, ta petite fleur des champs, viens caresser ma grosse tulipe !
Etincelle rougie : toi tu as parlé avec Percifon !
Gogo : heu … Oui pourquoi ? Il m’a donné deux ou trois tuyaux et conseils que j’ai hâte de mettre en application avec toi !
Etincelle saute sur le lit d’un mouvement d’ailes et fond sur Gogo pour l’embrasser …
Le reste de la nuit leur appartient …
Au petit matin, les deux amants se réveillent dans les bras l’un de l’autre …
Gogo : bonjour, lumière de mes jours.
Etincelle : bonjour mon bel étalon !
Gogo : j’espère que tu as passé un bon moment …
Etincelle : oui ne t'inquiète pas c’était merveilleux !
Gogo : non parce que Percifon dit que c’est pas la taille qui compte mais la manière de s’en servir. Et c’est vrai qu'en tant que gnome j’ai plutôt des petites jambes …
Etincelle : ne t'inquiète pas pour ce genre de chose c’était parfait !
Gogo : Non parce que tu as plus d’expérience que moi …
Etincelle : si peu ! Juste une fois à la lanterne rouge en fait … Mais ça ne compte pas ! Ce qui compte c’est maintenant, et nous deux !
Gogo : ha ça me rassure … Et sinon pour Brindille, tu vas bientôt lui parler ? Lui dire pour nous deux ?
Etincelle : oui bientôt, quand se sera le bon moment …
Gogo : non parce que ça commence à jaser au palais … Des rumeurs sur nous …
Etincelle : Ah bon ? pourtant on est super discret !
Gogo : peut-être pas tant que çà …
Etincelle : quelqu’un nous aurait vu dans les jardins ?
Gogo : faut dire, vu ce que l'on y faisait, ça n'avait rien d’équivoque !
Etincelle éclate de rire ! C’est vrai ! Et pareil dans les cuisines !
Gogo : et dans la bibliothèque !
Etincelle : et dans la grande salle de réception !
Gogo : dans la grande salle de réception ?
Etincelle : Ah flûte là c’était quelqu’un d’autre !
Gogo : faudra que je demande à Percifon comment il fait avec Griselda pour ne pas se faire prendre …
Percifon : et dans le grand chêne dans le parc ?
Griselda : non l’écorce ça gratte le dos !
Percifon : ça va devenir super compliqué de trouver un endroit où on l’a jamais fait … Ah si ! Je sais ! dans la courtine des gardes !
Griselda : ah non ! Ça sent trop la vieille chaussette !
Percifon : on pourrait re-demander à Mirabelle de nous ouvrir les appartements de Pépette …
Griselda : pffff c’est la facilité, on l’a déjà fait plein de fois … Et dans les appartements d’Onirym ? C’est excitant ça non ?
Percifon : je sais pas trop … C’est risqué quand même !
Griselda : justement … Mon intrépide guerrier …
Percifon : hmmm si tu me prends par les sentiments ma fougueuse amazone ! Attends ! J’ai une meilleure idée ! Un endroit où on l’a jamais fait !
Griselda : ou ça ? dis moi ?
Percifon : dans notre lit !
C’est la nuit dans la cité d’Onirym … Les honnêtes gens dorment à poing fermé …
La lune étend ses ombre entre les toits des maisons. La cité est noyée dans la pénombre et le silence …
Joseph Tirbechon rabat sa cape sur ses épaules et presse le pas … Il n'aime pas rentrer si tard chez lui. Mais il s'est laissé surprendre, c’est vrai que l’ambiance était vachement bonne au chat qui dort ! La musique, les danseuses, le vin, les ménestrels … Il a passé une belle soirée ! Allez, plus que quelques rues et il sera chez lui, en sécurité !
Puis il sursaute ! Du coin de l’oeil il voit une ombre bouger … Oui ! C’est bien ça ! Deux personnes sortent d’une ruelle et lui barrent la route !
Il se retourne et … Deux autres malandrins bloquent également sa retraite … Il est fait comme un rat !
Pourvu qu’ils ne lui prennent pas tout son or ! Si bien sûr qu’ils vont lui prendre tout son or ...
Pourvu qu’ils lui laissent ses vêtements pour rentrer chez lui ! Il ne se voit pas faire les dernières rues tout nu. Il pourrait s’enrhumer … Ou tomber sur la milice !
Oh !!! Pourvu qu’ils le laissent juste en vie ! il n'a pas envie de finir dans la chronique des faits divers de la gazette !
Joseph lève les bras : je ne suis pas armé messieurs, prenez ma bourse mais je vous en supplie laissez moi en vie ! J’ai une femme et des enfants ! (C’est parfaitement faux, mais ça lui semble être une bonne idée sur le coup.)
Le premier malandrin sort une dague de sous sa cape et dit : Alors tarif famille nombreuse ! Ça va te couter plus cher ! Envoie ta bourse, tes bottes et ton chapeau !
Joseph s'exécute …
Un second malandrin dit alors : j’aime bien ta cape, donne la moi.
Le troisième : et mon pantalon est troué, le tiens fera l’affaire !
Joseph finit en chausses et en chemise, grelottant de peur et de froid …
Pendant que les malandrins ramassent les affaires, une ombre surgit d’un toit et saute dans la ruelle.
Ombre : hé bien messieurs, comme cela on tourmente les honnêtes gens ?
Les malandrins se retournent. Face à eux, une silhouette, vêtue de cuir, le visage caché derrière un masque blanc. A sa main gauche deux grandes griffes de métal sont accrochées à son gant ..
Malandrin : t’es qui toi ? Tu veux mourir ?
Ombre : la mort ne me fait pas peur ! J’habite la nuit, je suis le bras masqué de la justice ! Les malandrins de votre espèce vont apprendre à me craindre !
Malandrin : ça suffit les gars, trouez moi ce trouble fête ! Et zigouillez moi aussi le gras marchands, ça m'a énervé tout çà, j’ai besoin de me défouler !
Les voleurs se jettent sur l’ombre masquée …
D’un saut gracieux, elle évite la charge des lourdauds. Elle jette une fiole au sol qui produit une épaisse fumée. L’éclat des lames zèbre les ténèbres et plusieurs voleurs tombent au sol. D’un bond sur le côté, l'ombre traverse la ruelle et vient abattre la garde de sa lame sur la tête du chef, qui s’écroule au sol, sans avoir rien compris à ce qui se passe …
L’ombre rassemble les voleurs et les ligote fermement. Joseph sort de derrière un tonneau …
Ombre : reprenez vos affaires et allez chercher la milice, qu’ils s’occupent de ces mécréants !
Joseph : merci, merci beaucoup de m’avoir sauvé Monsieur le justicier masqué !
D’un geste théâtral, l'ombre retire son chapeau et une cascade de cheveux noirs tombe sur ses épaules.
Ombres : je ne suis pas un homme ! Je suis le bras armé de la justice ! Là où les hommes ferment les yeux, par fainéantise ou incompétence, moi je serai là, j'agirais et le protégerai les faibles, la veuve et l’orphelin ! La nuit m’appartient et les malfrats trembleront en pensant à moi !
D’un geste vif l’ombre lance une corde avec un grappin sur le rebord d’un balcon et d’un saut disparaît dans la nuit …
Joseph ramasse ses affaires et court chez lui. Flûtes ! Quand je raconterai ça aux copains ils voudront pas me croire !
Du haut des toits de la cité, la justicière masquée veille …
C’est vraiment horrible !!! Jamais Piquette ne s’était sentie dans cet état là ! C’est une véritable malédiction !!! Pourquoi les dieux lui infligent ça ?
Piquette arrive en titubant à l’auberge du nain bourru. C’est son dernier espoir.
Elle pousse la porte violemment et se dirige vers le comptoir en titubant.
Piquette : Tavergiste ! Aubernier ! Heu … Tabernier ! Auvergiste ! Ah non zut c’est pas ça non plus … Enfin, toi file moi un truc à boire ! Du vin ! Une bouteille de vin !
L’aubergiste pose une bouteille sur le comptoir.
Piquette la saisit et porte le goulot à sa bouche et boit goulûment, puis recrache tout à la tête de l’aubergiste !
Piquette : vous avez voulu m'assassiner ? Vous vous êtes tous passé le mot ou quoi ? De l’eau du m’a filé de l’eau ! J’ai dit du VIN !!!
L’aubergiste devient aussi rouge que le liquide qui lui ruisselle sur le visage : Piquette ça suffit ! Tu me prends pour qui ? Je respecte mes clients même les plus farfelus comme toi ! Regarde bien si ça a la couleur de l’eau ? Franchement je crois que tu deviens folle ! Les gars fichez la moi dehors !
Deux gros bras prennent Piquette par le fond du pantalon et la lancent sans ménagement dans la rue.
Piquette se met à sangloter. Mais quel enfer ! La damnation éternelle ! Depuis ce matin tout ce qu’elle boit à le goût d’eau ! Bière, vin, hydromel, eau de vie ! Tout a le même goût fade, insipide …
Non vraiment elle ne va pas survivre longtemps à cet enfer …
Garmir : et les auberges ? Je peux plus aller boire un coup dans une auberge ?
Tobias, son écuyer : non un chevalier a de la prestance, il ne s’abaisse pas à ce genre de chose …
Garmir : pfff c’est nul d’être chevalier en fait ! Il y a pleins de trucs que j’ai plus le droit de faire, et l’armure ça gratte !
Tobias : un chevalier est totalement au service de sa cause, et ne se laisse pas distraire par les petits plaisirs de la vie …
Garmir : je comprends mieux pourquoi ils avaient tous l’air austère et morose …
Tobias : non ils étaient sérieux et raisonnables …
Garmir : vous m'enlèverez pas de l’idée qu’ils avaient tous un balais dans le cul ! Je crois que je vais arrêter et redevenir juste Capitaine, c’était mieux avant !
Tobias: c’est impossible, un chevalier ne peut pas rompre ses voeux ! Et vous avez promis devant tous les nobles et le seigneur Onirym !
Garmir : oh lalala la galère !
Tobias : d’ailleurs à propos de prestance … Normalement vous ne pouvez plus côtoyer Ginette …
Garmir : ha bah pourquoi ?
Tobias : parce qu'un chevalier ne peut épouser qu’une femme de haute lignée, il ne batifole pas avec les filles de basse extraction …
Garmir : et ça te va bien de dire ça toi ! Je t’ai vu avec la petite servante l’autre jour !
Tobias : oui mais moi je ne suis pas encore chevalier …
Garmir : je compte pas épouser Ginette de toute façon …
Tobias : normalement un chevalier ne fait la bagatelle qu’avec son épouse … Je dis ça, je dis rien …
Garmir : franchement nos cours de Chevalerie me déprime mon cher Tobias …
Tobias : et encore j’ai pas attaqué les trucs sur la vertu, l’honneur et tout çà … Je vous rappelle aussi que normalement c’est le chevalier qui forme son écuyer, pas l’inverse !
Garmir : oui mais moi j’y connais rien ! Plus j’y réfléchis et plus j’ai l’impression de m’être fait avoir dans cette histoire …
Thrakaic le nain et Meezog le demi ogre arrivent enfin en vue du royaume d’Onirym ! Il est temps … Ils sont trempés des pieds à la tête depuis tous ces jours de chevauché, sous l’orage qui les poursuit …
Ils rêvent d’un toit en dur au-dessus de leur tête, les pieds au chaud au bord d’une cheminée, une bonne chopine à la main et une donzelle pas trop farouche sur les genoux …
Mais au détour du chemin c’est la déconfiture ! La cité n’est plus là !!!
Il ne reste que quelques maisons qui se trouvaient à l’extérieur de l’enceinte …
Un campement de toile à été installé à proximité.
Les deux aventuriers s'avancent, incrédules …
Ils sont interpellés par un groupe de soldats portant la livrée des Loups de Sang : et vous là les aventuriers, suivez-nous !
Les soldats les emmènent sous la tente de Beornbryn, le chef des Loups de Sang.
Beornbryn : les amis bonjour ! Je vous sers quelque chose à boire ?
Thrakaic : je veux bien, j’en ai besoin ! Qu’est ce qui s’est passé ici ?
Beornbryn : pas grand chose … la routine … La cité d’Onirym a disparu ! Pouf ! Volatilisée !!! Quand on est arrivé c’était comme çà … D’après les témoins des faubourgs, cela s'est déroulé une nuit … Au petit matin la cité avait disparu ! Personne ne sait où elle est !
On regroupe les sympathisants avant de partir à la recherche de la ville … On a déjà récupéré toute une bande de peigne-culs des patrouilleurs ruraux nouvellement embauchés … Ce ne sont pas des flèches !
Thrakaic : mais … on va faire comment pour se faire payer si la cité a disparu ???
Beornbryn : je me posais exactement la même question …
Thrakaic : vous pensez que c’est un coup du Seigneur Onirym pour se soustraire à ses obligations ?
Beornbryn : aucune idée … Ah je vois aussi que vous nous avez apporté le mauvais temps …
L’orage s’abat sur le campement. Le vent et la pluie malmènent les tentes et les éclairs frappent de toute part … Des grêlons gros comme le poing commencent à tomber …
Maître Thuringwethil, seigneur elfe, marcheur des vents du zéphyr, mage des vents, grand archonte de l’ordre de la guilde des mages, pousse un soupir … Il referme le grimoire qu’il était en train de consulter et tapote pensivement la couverture …
Non franchement il y comprend rien ! Même lui !!! Pourquoi la cité s'est déplacée toute seule comme ça ???
Il a presque envie de prendre le chemin du palais et d’aller poser la question à Onirym, peut être que lui il a des explications ?
Heureusement il se ressaisit et chasse cette idée saugrenue de son esprit … Si lui n’a pas d’explication, ce ne sont pas cette bande de baltringues et de bras cassés du palais qui sauront !
Il va remettre ses mages au travail, il vont devoir refaire toutes les lignes d’énergie pour alimenter les cristaux et récupérer de la mana. C’est ça la priorité !
Parce qu'un mage sans mana c’est un peu comme un roi sans couronne, un ménestrel aphone, un nain sans sa barbe, un démon qui ferait même pas peur, un dieu sans pouvoir …
C’est inimaginable !!!
Marchand : et avec ça elle prendra quoi la petite dame ?
Jeune femme : vous avez des navets ?
Marchand ; ah non, on n'a pas de navets ! Vous savez depuis que la cité s'est déplacée, c’est un peu la misère … Faut refaire tous les liens commerciaux avec les paysans du coin pour alimenter le marché, c’est pas facile … J’ai des carottes, des choux, des poireaux, et des trucs qui ressemblent à des cailloux qu'on ne sait pas très bien ce que c’est …
Jeune femme : mettez moi donc des carottes alors.
Marchands : c’est parti ! Sinon vous avez entendu la nouvelle ? C’est ma femme qui tient ça d’une amie à elle … Il parait qu’il y aurait un héros en ville qui botterait le cul des voleurs et des détrousseurs ! Et se serait une fille ! Vous y croyez vous à ce truc ?
La jeune fille sourit : non pas du tout, c’est trop gros pour être vrai … Sinon, elles sont belles vos pommes ?
Marchand : absolument ! Du premier choix, sans vers et pas pourries ! C’est pas comme tous ces truands d’aubergistes … Depuis le grand “saut”, il paraît que leur vin et leur bière ont tourné … Ou qu’ils les coupent avec de l’eau ! Tenez, goûtez- moi cette pomme, croquante, juteuse à souhait !
La jeune fille croque dans la pomme, remercie le marchand et prend le chemin du retour avec ses commissions … Il y a une représentation ce soir et Mestre Alounis n’aime pas quand ses comédiens sont en retard …