Ça sent la baston !

Une journée ordinaire …

Le soleil se lève sur la cité d’Onirym. Encore une nuit chaude et poisseuse de passée. Les marchands sortent leur étale, les ouvriers vont aux champs et aux entrepôts, les artisans font leur gym du matin (1), les lavandières vont au lavoir … Les malandrins vont se coucher et les soldats de la cité se réveillent avant la relève de la garde.

Très rapidement les premiers heurts éclatent ! Une barbe qui se coince, quelqu’un qui marche sur les cheveux d’un collègue … Et les files d’attentes qui s’allongent déjà devant les échoppes des barbiers …

Ce troisième fléau des cheveux (et poils) qui poussent est vraiment catastrophique et met les nerfs à rude épreuve …

Sans compter le fait que tout le monde ressemble à un ours hirsute, ça gratte, ça démange, ça gène, ça tire ça fait mal ! Et c’est sans compter aussi la vermine qui s’installe …

L’ambiance dans la cité est à couteaux tirés !

Le moindre accrochage entre deux carrioles finit en baston générale dans la rue, les clients des auberges, déjà mécontents de ne plus pouvoir s'enivrer, pestent contre les poils qui garnissent systématiquement leur verre de grenadine ou leur écuelle !

Plume

Arrêtons nous donc sur deux ou trois de ces événements …

En fin de matinée, sur la grande place du marché, Tigny Courcoline, mage de feu du troisième grade croise Stanislas De Vegas, mage des eaux étincelantes et du miroir de brume.

Une animosité certaine existe entre ces deux là, depuis l’académie de magie. Une histoire d’elfette que Stanislas aurait “volé” à Tigny, et des rancœurs lorsque Tigny fut accepté dans la confrérie des mages, et pas Stanislas … Bref ces deux là s’adorent !

Donc ils se croisent, et Tigny se moque de la barbe hirsute de Stanislas, qui en retour lui fait un “compliment” sur le métier de service, plutôt nocturne de sa mère …

Tigny voit rouge, et n’attendant que cela, provoque Stanislas en duel au milieu de la rue !

Stanislas, le regard haut et les yeux pleins de défis, accepte la confrontation.

La foule s’écarte autour d’eux …

Les gardes font semblant de ne pas voir ce qui se passe, ayant trop peur d’intervenir et de devoir séparer deux mages en pleine bagarre …

Tigny : mes boules de feu vont te réduire en cendre espèce de gangrène putride !

Stanislas : je ne crains pas tes flammèches d’opérette, espère de mage de pacotille !

Tigny : ma magie va te mettre en pièce, tu n’es qu’un n’incapable même pas fichu d’aligner deux sortilèges !

Stanislas : tu vas voir ce que l’incapable va te mettre dans le c…, après t’iras pleureur dans les jupons de ton mage supérieur comme un gamin qui vient de se faire gronder !

Tigny : vermine !

Stanislas : pourriture !

Tigny : moins que rien !

Stanislas : vendu !

Tigny sert les dents et commence à faire apparaître deux longues traînées de flammes autour de lui.

La foule pousse un Oh !!! Enfin !!! Et s’écarte un peu plus.

Stanislas fait apparaître au bout de ses doigts des pics de glace étincelants sous la lumière du soleil …

Le silence s’installe tout le monde retient son souffle, les deux mages se regardent, immobile, le regard noir empli de haine !

Au loin, une cloche sonne …

Les deux protagonistes se redressent et baissent les bras. Leurs sorts se dissipent !

Tigny : c’est l’heure ?

Stanislas : on dirait bien oui.

Spectateurs : qu’est ce qui se passe ?

Tigny : c’est l'heure du repas, on passe à table ! Vous croyez pas que l’on va se battre le ventre vide ?

Stanislas : viens, je connais une petite auberge qui fait du porc grillé, un délice !

Les deux mages s’en vont vers l’auberge. La foule se disperse, un peu déçue. Les gardes respirent et sont bien contents de ne pas être intervenus …

(1) La guilde des artisans de la cité préconise de faire 30 min d’exercices d’échauffements avant de commencer à travailler. Ces gestes simples permettent d’éviter les accidents et de protéger la santé de vos collaborateurs ! Quelques moulinets des bras, du cou, des flexions pour les genoux, puis une petite course pour le souffle et vous êtes près à travailler sans risque ! La seule exception à cette règle concerne la guilde des brasseurs qui (normalement) attaquent tout de suite par des exercices de lever de coude !