Sinara frappe violemment du poing sur la table.
Sinara : ce n’est pas possible ! Onirym n’a pas pu s’enfuir et disparaître comme ça !
Fribon : je vous assure qu’on a fait fouiller partout ! Tout le palais dans ses moindres recoins et aucune trace d’Onirym ! En ville c’est pareil !
Sinara : et bien fouillez encore !
Fribon : encore ? Mais c’est déjà la troisième fois …
Thondurm : il est peut-être parti ? Après tout vous lui avez montré l’exemple …
Sinara fusille Thondurm du regard, lui coupant court à tout autre remarque.
Maitre Thuringwethil : je comprends votre désarroi jeune fille … Même ma magie n’a pu retrouver sa trace … Comme s’il avait purement et simplement disparu du monde …
Sir Gaelfen : et Deds73 a aussi mené son enquête. D’après notre déesse, les dieux n’y sont pour rien … C’est incompréhensible !
Sinara : je ne me contenterais pas de quelques excuses ou suppositions ! Je vais le retrouver ! Et une fois que je l’aurai trouvé, je lui botterai le derrière ! Et après je l’embrasserai ! Et après je …
Maitre Thuringwethil : oui bien petite princesse, nous comprenons ce que vous voulez dire. Sachez que je désire autant que vous retrouver mon ami …
Thondurm : ça me fait vraiment tout drôle ! Excusez-moi pour cette interruption, mais faut qu'ça sorte !
Maitre Thuringwethil : et que trouvez vous si troublant le nain ?
Thondurm : le fait que vous appeliez Onirym “mon ami”, après toutes les crasses, le mépris et les coups de petite pute que vous lui avez fait, ça m'étonne …
Maitre Thuringwethil : je sais que les nains sont plutôt hermétiques au changement mais il faudra vous y faire. Onirym a acquis mon respect lors de la guerre contre Imzen, nous nous sommes expliqué et les choses sont claires. Maintenant nous sommes amis et mes sentiments sont sincères ! Les elfes n’ont pas pour habitude de jouer ou simuler ce genre de chose, c’est futil et sans aucun intérêt.
Thondurm : n’empêche que ça me fait tout drôle à chaque fois … C’est tout.
Maitre Igdul prend la parole, d’un ton calme et posé : excusez moi, mais, j’ai peut être quelque chose. Je ne sais pas s’il y a un lien mais dans le doute, je voudrais vous fourvoyer sur une mauvaise piste, c’est sûrement rien et sans rapport mais …
Sinara : mais vous allez arrêter de tourner autour du pot et en venir aux faits s’il vous plaît !
Maitre Igdul : bien, soit. Lorsque je suis monté aux archives, il y avait un sacré bazar !
Thondurm : c’est pas nouveau ça !
Maitre Igdul : oui mais encore plus que d’habitude, dans une des petites pièces à l'arrière des archives … Comme si les ouvrages étaient tombé ou avaient été “soufflés” par une grande bourrasque de vent …
Thondurm : super … et c’est tout ?
Maitre Igdul : il y avait aussi une lanterne, posée au sol … Je n’ai pas souvenir de l’y avoir apporté.
Thondurm : donc votre théorie c'est que le seigneur Onirym a disparu pendant qu’il faisait le ménage dans une des remises des archives ?
Maitre Igdul : il y a autre chose … Parmi les ouvrages tombés, il y avait un livre étrange et ancien …
Thondurm ouvre la bouche mais Maitre Thuringwethil fait un petit geste discret et le nain est pris d’une quinte de toux …
Maitre Thuringwethil : quel ouvrage ancien et étrange ?
Maitre Igdul : le centre du livre présente une cachette pour un objet sphérique. Le titre du livre est “Du voyage du barzougalpahium sous les étoiles”.
Maitre Thuringwethil : le barzougalpahium , Ca me dit quelque chose … Je vais étudier cette piste de ce pas !
Thondurm a fini de tousser : merde j’ai avalé des poils de barbe …
Autre lieu, autre ambiance
Dans la grande salle de pierres grise d’un tour, se trouve un trône. De taille plutôt imposante et richement décoré de motifs macabres et maléfiques. Ce qui va très bien avec le reste de la déco de la pièce : longues tentures rouges sang accrochées au murs, crânes hurlants, candélabres, cages suspendues au plafond dans lesquelles se meurent quelques pauvres créatures …
L’endroit est donc sinistre et malsain.
Sur le trône un homme est assis. Une silhouette plutôt, enveloppée d’un long manteau de cuir élimé et déchiré, la capuche rabattue sur le crâne, ne laissant apercevoir de son anatomie que des doigts crochus et desséchés. Il porte sur la tête une lourde couronne de fer hérissée d’épines acérées.
Un soldat s’approche de lui, vêtu d’une armure de cuir noir. Le soldat s’incline et attend.
L’homme sur le trône, agacé, lui lance : quoi encore ?
Le soldat répond : maître des tourments, grand conjurateur, seigneurs de souffrance, grand …
L’homme sur le trône fait un geste de la main : ça va ça va ! Pas besoin de faire tout mon CV à chaque fois que vous vous adressez à moi ! C’est énervant à la longue !
Soldat : excusez moi votre magnificence je croyais bien faire …
Roi : alors quoi ?
Soldat : tout est prêt, comme vous l’aviez prévu.
Roi : Ah !!! Onirym est donc vulnérable ?
Soldat : Oui il a commencé le voyage.
Roi : parfait, envoyez les troupes et rapportez-moi sa tête !
Quelques instants plus tard, des dizaines d’ombres quittent la sinistre tour et s’élancent dans la nuit.