Alors qu’il sent ses forces le quitter, Onirym a une vision. Il voit Sinara, face à lui, des larmes coulent sur ces joues, elle tient dans ses bras un bébé enroulé dans des langes. Derrière elle, une cité en flamme ! Ce n’est pas la cité d’Onirym mais l’étrange ville dans laquelle il se trouve actuellement : Valyria !
Sinara le regarde, le supplie de ses grands yeux et murmure : je t’en prie, ne meure pas, j’ai besoin de toi. Puis la vision se trouble.
Surmontant sa douleur, Onirym se redresse. Il attrape un bout de bois et s’en sert de canne et s’approche du quatrième box. Maxirakis pousse des hurlements de rage et de peur. Onirym entend le cliquetis de ses chaînes. Le dragon tire dessus, paniqué, de toutes ces forces pour tenter de s’échapper. Mais ses mouvements ne font que le blesser davantage. Onirym pousse de l’épaule les fragments de la porte du box et s‘approche du dragon. Plus mort que vif, les mains tremblantes, il arrive à retirer le loquet qui maintient la chaîne autour du cou du dragon. Enfin libéré, Maxirakis déploie ses ailes. Il ouvre une large gueule et la referme sur Onirym avant de s’envoler.
Le tremblement de terre a fait de nombreux dégâts dans toute la cité. Partout on s’affaire à déblayer les décombres, arrêter les incendies, sortir les cadavres sous les tas de gravas.
Dans la cour d’honneur du palais Targaryen, Daenys reprend son souffle. Elle tient contre son sein trois gros oeufs de dragon.
Arrivent bientôt les domestiques, les soldats et les autres membres de la famille, alertés par le bruit et la fureur. Les dragons sortent un à un des décombres de leur enclos, apeurés et blessés.
Aenar, le chef de la maison Targaryen, est en train de donner des ordres pour synchroniser les secours.
Maxirakis atterri au milieu du tumulte et dépose le corps inerte d’Onirym sur le sol.
Aenar : mais c’est qui celui-là ?
Daenys : c’est Onirym. Il m’a sauvé cet après-midi, c’est lui qui a libéré les dragons.
Aenar : ok donc on ne va pas le passer au fil de l’épée. Transportez le à l’intérieur et prévenez moi s’il survit.
Quelques jours plus tard, Onirym est assis sous une tonnelle, en compagnie d’Aenar et de Daenys.
Aenar : bien, je vois que vous vous remettez de vos brûlures …
Onirym : ca pique encore un peu mais ça va mieux.
Aenar : vous avez sauvé ma fille et mes dragons, je vous dois le respect.
Onirym : merci mais je ne l’ai pas fait pour cela. En fait tout se bouscule dans ma tête, je veux juste pouvoir rentrer chez moi, et quitter cet endroit au plus vite.
Aenar : pourquoi vouloir partir ?
Onirym : déjà parce que je trouve que l’endroit et pas très sur …
Daenys : c’est vrai qu’aucun tremblement de terre n’avait été aussi violent et n’avait frappé Valyria en plein coeur, avant celui de l’autre jour.
Aenar : ce n’est pas important.
Onirym : si, moi je trouve ! Ça sent pas bon de rester dans le coin ! La cité va être détruite, si le bon sens ne vous permet pas de voir le cataclysme qui se prépare, croyez en mon intuition, j’ai eu une vision.
Aenar : et ça vous arrive souvent ?
Onirym : non, pas du tout, mais j’ai vu ma chère et tendre Sinara … Et derrière elle c’était votre cité qui était en flamme.
Daenys crispe ses doigts sur le fin couteau d’argent qu’elle tient alors qu’elle est en train de s’éplucher une pomme : votre chère Sinara ?
Aenar : la cité en flamme ?
Onirym : je ne sais pas quoi penser de tout cela, mais moi je vais tout faire pour partir vite d’ici, vous devriez en faire de même ?
Aenar : quitter Valyria … Mais pour aller où ?
Daenys : il y a bien cette île, sur ce rocher perdu, ou s'est réfugié notre vieil oncle un peu fou … FereDrafon ?
Aenar : Peyredragon ? C’est à côté de chez les barbares, loin de toute civilisation ? Qu’irions nous faire là bas ?
Onirym : peut-être juste survivre ?
Aenar : je ne sais pas trop, il me faudra y réfléchir … En attendant j’ai une dette d’honneur envers vous, alors demandez moi ce que vous voulez en échange, qu’on en finisse. Je n’aime pas trop me sentir redevable envers un étranger …