Onirym et Sorell se retrouvent ferment ligotés attachés à la longe d’un cheval.
Après plusieurs heures de marche fastidieuse, le groupe de guerriers s'arrête dans une clairière et montent un bivouac sommaire.
Les guerriers regardent les deux prisonniers avec méfiance et dédain. Ils les attachent à un arbre pour la nuit.
Plusieurs heures plus tard, alors que la nuit sombre enveloppe le campement de son voile d’obscurité, Onirym est réveillé par une vive douleur au côté !
A peine les yeux ouverts, il entend Sorell qui lui chuchote à l’oreille : chut, ne fait pas de bruit, garde les yeux fermés, les gardes doivent croire que l’on dort.
Onirym ferme les yeux et murmure : c’est toi qui m’a piqué ?
Sorell : oui, il fallait bien que je te réveille, tu dormais comme un bienheureux !
Onirym : excuse moi d’être fatigué. Mais pourquoi toute cette mascarade ?
Sorell : mon ami, si on veut sauver notre peau, il va falloir nous échapper !
Onirym : pourquoi ? Il ne s’agit que d’une méprise ? Ces chevaliers ne sont-ils pas les boucliers contre le Chaos ? Ils ne tuent pas des innocents ?
Sorell : heu à ta place j’en serais pas si sûr. Exterminer deux ou trois innocents pour éradiquer le chaos ne leur fait pas peur … Et je ne te parle même pas des répurgateurs qui ne jurent que par le feu pour détruire toute trace éventuelle de corruption … Non, mais là il y a autre chose … Ils nous ont dit qu’ils nous emmenaient à Middenheim mais nous n’allons pas dans la bonne direction. J’en suis sûr.
Onirym : mais si on ne rentre pas dans leur forteresse, où nous emmènent-ils ?
Sorell : j’ai pas trop envi de le savoir, c’est pour çà qu’il faut se faire la malle avant de découvrir ce qu'ils veulent vraiment !
Onirym : mais comment faire ?
Sorell : tu as toujours ton truc magique qui peut nous téléporter ?
Onirym : oui, il est dans ma poche. Mais il ne semble pas vouloir fonctionner par ici.
Sorell : et bien il faut espérer qu’il remarche car c’est notre seule chance de nous en sortir !
Onirym : super mais comment on fait pour s’échapper ?
Sorell : par chance, j’ai réussi à couper mes liens.
Onirym : tu te fous de moi ?
Sorell : pas du tout ! Ecoute je t’expliquerais plus tard, mais l’endroit se prête pas trop à une conférence complète sur le sujet ! Alors je vais te détacher, discrètement, et ensuite on se casse !
Onirym sent un objet glisser le long de ses poignées et couper les cordes épaisses qui le maintenaient attaché.
Sorell se lève d’un bond et court entre les arbres, droit dans la forêt obscure.
D’instinct Onirym fait de même et lui emboîte le pas. Détail étrange, il ne remarque aucun couteau ou poignard dans les mains de son ami.
L’obscurité est totale, l’aventure est périlleuse. Courir comme un fou dans une forêt ou l’on n’y voit rien du tout est plutôt compliqué. Le sol irrégulier et glissant, les racines, les branches et les buissons sont autant d’obstacles facétieux qui manquent de vous éborgner ou de vous faire tomber !
Les chevaliers ne sont pas long à réagir. A peine Onirym et Sorell se précipitent entre les arbres que les sentinelles donnent l’alerte en criant.
Dans les instants qui suivent nos deux fugitifs entendent des craquements et des hurlements … Puis des hurlements de loups proviennent du campement …
Sorell : des changeformes, je savais bien qu’ils étaient louche ! Je l’avais senti.
Onirym : des loups-garous ? Tu rigoles ?
Sorell : pas avec ces trucs là ! Tu entends pas les hurlements ? Ils se mettent en chasse … C’est pas fait pour assurer nos affaires !
Onirym : des chevaliers pourfendeurs du chaos qui sont des loups-garous, mais c’est quoi ce monde de fous !!!
Sorell : tu t'émerveilleras plus tard, changement de plan, on n’a pas le temps de les semer, ils vont nous rattraper. Sort ton truc et dégage nous de là, sinon on est mort …
Onirym s’arrête et sort le barzougalpahium. Il active les runes pour le mettre en marche.
La sphère de métal s’illumine au moment où les premiers loups-garous surgissent de l’ombre.
Sorell saute en avant pour empoigner le premier monstre.
Il tourne la tête vers Onirym et lui hurle : Pars ! Sauve - toi ! Je te retrouverais si les Dieux me le permettent ! Retrouve ta Sinara, sauve là ! Et méfie-toi de la sorcière !
Le barzougalpahium illumine la scène d’une clarté irréelle. Une dizaine de loups-garous galopent dans leur direction.
Sorell est aux prises avec le premier lycaon. Onirym a l’impression que les ombres le rende plus grand et plus massif qu’il ne l’est réellement.
Puis le barzougalpahium se déclenche et Onirym est “aspiré” dans un abîme insondable, une chute vertigineuse.
Une petite pensée lui traverse l’esprit : mais, je n’ai jamais mentionné le nom de Sinara devant Sorell ?