Livre 2 - suite / La pluie et les étoiles

Et vous n'avez rien dit ?

C’est le petit jour. Tout le monde dort encore au palais. Même les gardes de la poterne nord, lorsqu’Onirym passe discrètement, sans les réveiller. Direction le campement des orcs.

Arrivé sur place, il se fait accompagner vers la tente de Grazz, le chef de la tribu.

Onirym : salut Grazz ! La forme ?

Grazz : salut chef ça va ?

Onirym : pas trop mal … J’ai un service à vous demander.

Grazz : je vous écoute. Partagez mon déjeuner pendant qu’on discute.

Une jeune Orc amène un plateau de viande séchée ainsi qu'un bol de soupe aux légumes et aux épices particulièrement odorant. Le seul truc étrange c’est les cailloux et les os qui flottent dedans …

Onirym : j’imagine que cela, on en pas obligé de les manger ?

Grazz : ça dépend si vous avez de bonnes dents et un bon estomac. Mais non sinon c’est juste pour le côté déco du plat …

Onirym : Ca me fait bizarre de vous parler normalement …

Grazz : alors imaginez ce que ca nous fait à nous les orcs quand vous nous parlez à longueur de journées comme à des débiles !

Onirym : pourquoi vous n'avez jamais rien dit ?

Grazz : et perdre ainsi une bonne occasion de vous voir vous ridiculiser ? Vous vous posez vraiment la question ?

Onirym : Non … bien sûr que non … Dites donc c’est vachement bon tout ça ! Vous ne mangez pas que de la viande crue alors ?

Grazz : non la viande crue c’est juste pour certains rituels et pour les bébés. La viande séchée c’est plus facile à transporter et à conserver. Nous sommes des nomades à la base …

Grazz se saisit d’une outre et verse du vin dans une corne, se l'enfile, recommence deux autres fois, puis finit par tendre la corne pleine à Onirym.

Onirym boit d’un trait. L’alcool lui brûle la gorge et lui chauffe l’estomac. Il devient tout rouge et les larmes lui montent aux yeux !

Onirym : Oh la vache ! C’est quoi ce truc ???

Grazz : un petit rouge des coteaux, qui provient d’un paysan un peu au sud de votre domaine. Il est pas mal mais un peu jeune encore …

Onirym : mais … mais c’est de l’alcool ? Ca a le goût du vin et ça brûle comme avant ???

Grazz: bien oui pourquoi ? A oui c’est vrai la malédiction du vin en eau … J’avais oublié … Nous on a jamais été affecté.

Onirym : quoi ??? Et vous n'avez rien dit ???

Grazz : vous n'avez rien demandé … D’un autre côté si les orcs avaient été affectés vous pensez pas que ça aurait été la révolte par ici ?

Onirym : si bien sûr ..

Grazz : ça veut juste dire qu'on n'est pas concerné par votre malédiction.

Onirym : et le fait que je sente le goût du vin ? ici ?

Grazz : je suis pas devin ! J’en sais rien moi ! Bon sinon venant on au fait, que voulez-vous ?

Onirym : j’aimerais revoir vos chamans, qu’ils m'emmènent dans la grotte j’ai des questions mystiques à régler.

Ou Onirym devra un service à Grazz

Grazz : ok pas de soucis. Juste en échange, vous nous remettez le bébé orc rouge. Il doit être élevé parmi les siens. Je ne veux pas que vous en fassiez une fiotte !

Onirym : mais vous vous en êtes débarrassé devant ma porte et maintenant vous voulez le récupérer ?

Grazz : vous avez vraiment le cerveau lent les humains … C’est pas nous qui vous l’avons collé dans les pattes ! Pensez bien.

Onirym : Ok mais Marion risque d’être triste de plus être la nounou.

Grazz : si elle veut, elle peut venir aussi. Si elle s'accommode de la vie des orcs.

Onirym : je lui en parlerai et lui laisserai le choix, c’est vendu ! Mais du coup j’ai une autre condition … Je veux que Piquette puisse venir dans votre camp de temps en temps pour s'enivrer avec vous ! La pauvre est sur le point de mourir tellement elle dépérit … C’est pas un sevrage c’est une torture pour elle, une vraie malédiction !

Grazz : allez parce qu'au fond je vous aime bien, c’est d’accord ! Mais vous me devrez un service, un jour …

Onirym : on dirait un vrai elfe qui parle …

Grazz devient tout rouge, montre les crocs et saisit sa gigantesque hache de bataille : QUOI ???

Onirym : heu non non pardon c'était une boutade pas drôle … pas drôle du tout …

Epée

La suite est un peu floue et confuse … Après s'être excusé mille fois d’avoir comparé Grazz à un elfe, ce dernier accepte tout de même de conduire Onirym auprès des trois chamans.

Autour d’un nouveau déjeuner bien arrosé, Onirym explique aux trois sages sa requête : il veut qu’ils l’aide à avoir une vision pour révéler le grimoire de souhaits.

Après il se souvient plus comment il est arrivé dans la caverne mystique des orcs …

Mais il a de vagues souvenirs, où il est complètement nu allongé sur un lit de mousse pendant que les chamans gravent des symboles étranges sur sa peau avec des bâtons incandescents et des poignards !

Plus tard, il perçoit Shaash qui danse autour de lui en prononçant des paroles gutturales dans une langue inconnue.

Asham est en train de noyer la pièce dans des volutes de fumée colorées qu’il tire d’un braséro en forme de crâne de dragon …

Urluk lui est en train de s’amuser à dessiner des moustaches et un bandeau de pirate sur le corps inconscient d’Onirym …

Inconscient ?

Oui oui inconscient, parce qu'en fait Onirym observe la scène non pas depuis ses yeux, mais comme s’il flottait dans la caverne au-dessus de la scène !

Dès qu’il s’en rend compte, il est comme aspiré dans un grand tourbillon noir qui le secoue dans tous les sens. Mais il ne ressent rien, ni peur, ni douleur, ni crainte … Il est juste spectateur.

Des points colorés commencent à apparaître et à percer l’obscurité. Ces points de couleur commencent à bouger et à tomber, comme une pluie d’étoiles...

Visions

Après cela l’esprit d’Onirym est précipité dans différentes scènes, comme s’il traversait des tableaux, passant d’un paysage à l’autre sans transition et à une rapidité stupéfiante !

Il est incapable de se souvenir avec précision de tout ce qu'il a vu, rapidement les scènes se brouillent et se mélanges, ne formant qu’une bouillie de couleurs chatoyante et changeante, comme un caléidoscope géant !

Le temps n’a plus court ici …

Après un moment, les scènes ralentissent.

Onirym assiste à sa propre naissance (c’est assez perturbant). Puis des scènes heureuses et malheureuses de son enfance se succèdent. Des souvenirs forts, d’autres qu’il avait oubliés … Mais tous avec d’intenses émotions. Son premier baiser. Sa première grosse bêtise. La mort de son père. Ses amis d’enfance. Les longues heures d’étude, les entraînements à l’arc à l’épée, les longues chevauchés dans la plaine. Une cabane dans les bois. Nager dans un lac sous les étoiles. Les lavandières au village … Un repas, un couché, un banquier.

Les souvenirs défilent, il est petit puis grand puis revient dans le temps et repasse à un autre souvenir comme si le temps n’avait plus de chronologie.

Son cœur bondit soudain dans sa poitrine. Il revit la première fois où il a vu Sinara. Puis tous les bons moments ou elle faisait des blagues au palais … 

Son cœur se serre plus fort …

Et enfin il revit, noyé sous le désespoir, le chagrin et les regrets, ce fameux soir d’orage où elle a quitté ses appartements en pleurant … 

Son coeur explose …

Il pousse un hurlement de chagrin, de fatalité, de rage ! Si fort que cela en fait trembler ses visions …

Le voile commence à se déchirer …

L’espace d’un battement de cils, il se retrouve dans son corps. Les trois chamans penchés sur lui, inquiets. Il entend Shaash  dire : on est en train de le perdre !

Puis les visions reprennent.

Cette fois se sont des "souvenirs" dont il ne se souvient pas … Onirym prend conscience que les événements qu’il est en train de voir ne se sont pas encore déroulés …

Il est avec Sinara, heureux. Sur les marches du palais. Sinara tient dans ses bras un petit être qui gazouille.

Puis tout devient rouge et le palais est en ruines et en flammes !

Un soleil mourant. Onirym est agenouillé devant une tombe toute fraîche.

La scène suivante, c'est Sinara qui pleure devant une tombe.

Les scènes suivantes montrent une bataille titanesque où humains, dieux et démons se déchirent, dévastant tout sur leur passage.

Onirym voit tous ses amis mourir de mille morts ! Lui-même se fait zigouiller une bonne dizaine de fois, toujours de manière différente et violente !

Son esprit reprend le dessus et pense : ce n’est pas le futur mais des dizaines de futurs possibles … L’avenir n’est pas encore écrit ! tout n’est pas encore perdu !

L'arbre des possibilités

Il se concentre alors : montre moi le grimoire des souhaits ! Révèle le moi !!!

Son esprit est alors plongé dans différentes scènes sans queue ni tête. Il voit une longue procession elfique auprès d’un arbre d’une beauté à couper le souffle.

Il voit le palais, sa cité, son royaume, tantôt ravagés tantôt luxuriants.

Il voit des scènes où il vit une vie heureuse, avec des inconnus. D’autres ou il est avec Pépette, Marion, Griselda ou encore Etincelle …

Il voit des scènes ou il n’est même pas présent !

Il voit des scènes de mort, de désolation, qui finissent toutes dans une noirceur absolue, avalées par le grand Karhn …

Il voit l’elfe albinos hurlant de rire comme un dément alors que ses démons ravagent son royaume et tuent ses amis.

Il voit les Dieux qui s'effacent, fermant les portes de la Cité d’Argent, se détournant du destin des hommes.

Epée

Onirym commence à être envahi par le désespoir .. Même si toutes ces scènes sont des futurs possibles, que rien n’est écrit, il y a quand même beaucoup plus de scènes qui se finissent mal que de scènes où ils vivent heureux …

Désespoir Chagrin Tristesse Fatalité

Mais une petite lumière s'allume dans son esprit. Il arrête le défilement, revient sur toutes les scènes qu’il vient de voir, se les remémore, les associant entre elles, pour voir quels éléments s'emboîtent et se suivent … Il commence ainsi à tracer mentalement un arbre des possibilités, identifiant les événements qui vont déclencher l’apocalypse et surtout ceux qui permettent de dérouler un avenir plus radieux …

Toute sa volonté est focalisée sur cet exercice. Il n’a jamais rien fait de si compliqué. Toute sa volonté est focalisée là dessus. Et il n’est pas seul. Il sent l’esprit des chamans avec lui. Il sent également la conscience de Deds73 qui le porte, le soutient !

La vérité lui saute aux yeux : la clé c’est Sinara. Dans le futur, qu’ils soient ensemble ou non, qu’ils soient heureux ou malheureux, et même si lui Onirym n’est plus là, la seule voie possible vers le salut c’est elle. Il faut la retrouver, la ramener au palais !

A peine en a-t-il pris conscience que tout s'éteint. Il est plongé dans le noir absolu, comme au début de la vision.

Peu à peu la clarté apparaît. Comme un gigantesque lever de soleil sur l'abîme. La clarté devient aveuglante et il est maintenant plongé dans un monde de lumière !

Le sol apparaît sous ses pieds. Un dallage de carreaux blancs et noirs. Brillants, comme du marbre.

Mais aucun mur, aucun plafond, juste la lumière, à part ce sol qui s’étend à l’infini.

Il attend quelques instants, encore un peu hébété par tout cela … Mais comme rien ne se passe, il commence à avancer.

N’ayant aucun repère à part le dallage, il ne sait pas trop dans quelle direction il se dirige, ni même à quelle vitesse ou depuis combien de temps il erre ainsi …

Le repère d'Uriel

Le repère d'Uriel

Enfin il entend comme le crépitement d’un feu de cheminée qui perce le silence. Il s’arrête, tend l’oreille …

Devant ses yeux sa vision se brouille, de la fumée apparaît. La fumée s'épaissit, prend de la consistance et un gros fauteuil rouge apparaît face à lui. Puis un autre, un guéridon et une cheminée. Il y a même un tapis rouge sur le sol !

Dans l’un des deux fauteuils il voit une silhouette noire, longiligne, les jambes croisées. L’individu tourne la tête dans sa direction, il a la peau très blanche, laiteuse,  et c’est surtout son crâne qui est surprenant, puisqu’il y a un grand “trou” là où devrait se trouver son nez, ses yeux et son front ! Derrière sa tête il y a comme une auréole noire avec des lignes étrange comme  un piège à rêve ou une toile d’araignée …

Onirym sait de qui il s’agit : Uriel, le démon vengeur. Celui là même que Deds73 a invoqué lors de son combat contre l’elfe albinos dans le temple du Dieu noir, pour sauver Lucy ! (1)

Uriel, d’une voix très claire : étranger, qu’est ce que vous êtes venu vous perdre dans mon domaine ?

Onirym : vous êtes Uriel ? Le démon Uriel ?

Uriel : voici une façon bien cavalière de faire les présentations … Mais je sens que votre esprit est perturbé et au bord de la folie … Je mettrai donc vos propos sur ce fait.  Et oui je suis bien Uriel, mais je n’aime pas le qualificatif de démon. Si je vous traite d’animal, de sale porc répugnant je pense que cela ne vous ferait pas plaisir ? Il en va de même pour moi concernant ce qualificatif.

Onirym : oui pardon excusez moi je ne savais pas …

Uriel : Ha vous autres humains ! Qui pensaient que l’ignorance peut être une excuse à tout !

Onirym : puis-je vous demander où nous sommes ?

Uriel : chez moi.

Onirym : et c’est où chez vous ?

Uriel : ne posez pas trop de questions… Vous savez que ma patience a ces limites. Si je ne vous ais pas encore dévoré c’est que je sens sur vous une odeur … Non plusieurs odeurs … Des déesses … Ce n’est pas commun pour un humain …

Onirym : oui je connais Deds73, Lucy et La prêtresse des Limbes.

Uriel : ha ! Et comment va cette vielle folle ?

Onirym : heu … vous parlez de laquelle ?

Uriel : la prêtresse bien sûr !

Onirym : cela fait un moment que je ne l’ai pas vu … Elle m’a guidé pour prévenir l’apocalypse … Mais maintenant elle s’en est retournée dans son royaume veiller sur les morts.

Uriel : cela ne m’étonne pas. Le courage ne l’a jamais étouffée … Et Deds73 comment va-t-elle ?

Onirym : Bien … Heureusement qu’elle est là pour nous aider dans la lutte contre Karhn et le Dieu Sombre car sinon on serait bien seuls …

Uriel : il vaut mieux être bien entouré, plutôt que nombreux et incompétents !

Onirym : c’est étrange comme réflexion parce que des fois c’est ce que je me dis à propos de mon conseil des ministres … Sauf qu’on est plutôt dans la seconde configuration !

Uriel affiche un petit sourire énigmatique.

(1) Cela s'est déroulé dans le chapitre les masques du destin.

Un pacte démoniaque !

Uriel : vous êtes bientôt au bout de votre voyage. Il va être temps pour vous de retourner en bas.

Onirym : Avant de partir, puis je vous poser une question ?

Uriel : oui si vous êtes prêt à en payer le prix !

Onirym : où se trouve Sinara ? Je dois absolument la retrouver ! C’est bien elle le grimoire des souhaits ? Et que devra-t-elle faire ? Saura-t-elle aussi me pardonner ma lâcheté ? M'aime-t-elle encore ?

Uriel : héhé on se calme petit humain ça fait plus d’une question  !

Onirym : oui mais tout se bouscule dans ma tête … Tout est lié, tout est important !

Uriel soupire : c’est pas facile de traiter avec des esprits inférieurs … Ils n'arrivent pas à avoir une pensée claire et cohérente … Vous êtes en train de me faire perdre mon temps.

Uriel commence à faire un signe étrange avec ses doigts et la scène commence à s’évanouir …

Onirym hurle : NON ! Restez, j'accepte ! J’accepte tout ! Mais répondez-moi !!!

La scène reprend de la netteté.

Uriel affiche un sourire étrange … Mi carnassier mi satisfait.

Uriel : prenez place dans le fauteuil. Alors voila, vous allez me payer avec votre premier sang, et aussi me jurer sur ce que vous avez de plus cher que vous accueillerez convenablement le voyageur.

Onirym : le voyageur ?

Uriel : vous saurez qui sait quand vous le croiserez. Il n’y aura pas de doute possible.

Onirym : et pour le sang ?

Un poignard et un calice apparaissent sur le bras du fauteuil d’Onirym.

Uriel lui fait signe de s’en saisir.

Onirym brûle d’envie de lui demander pourquoi il a besoin de son sang. Mais ça fera une nouvelle question qu’il devra encore payer … Du coup il ne dit rien. Il saisit le poignard et se pique un doigt de la pointe de la lame. Il fait couler quelques gouttes de sang dans le calice.

Uriel : soyez un peu plus généreux. Mes réponses seront à la mesure de votre sacrifice.

Onirym s’entaille alors la paume de sa main et fait couler le sang jusqu’à remplir là complétement.

Uriel lui sourit de manière toujours aussi étrange … : Donc oui Sinara est la clé. Ce que vous appelez le grimoire des souhaits. C’est vous et vos sentiments qui lui avait fait endosser ce rôle. De toute façon toutes vos pensées sont concentrées sur elle, vous êtes incapable de penser clairement à autre chose ! Quant à ce qu’elle devra faire … Elle devra choisir. C’est tout. Et enfin concernant ses sentiments, je pourrai vous répondre mais ce serait gâcher … 

Je préfère vous laisser la surprise, au moins vos retrouvailles seront plus spontanées ! Et surtout, ce n’est pas encore écrit et il n’est pas en mon pouvoir de l’influencer et vous révéler ce genre de chose risque de modifier profondément votre comportement d'abruti et donc de modifier le futur.

Onirym : hein ? Abruti ?

Uriel : dites moi que ce n’est pas tout ce que vous avez retenu de mes propos ?

Onirym : Non mais …

Retour à la réalité

Uriel : il n'y a pas de mais ! Au revoir !

Le fauteuil d’Onirym bascule et son esprit est aspiré à nouveau dans un maelstrom de sons et d’images.

Onirym arrive juste à percevoir les dernières paroles d’Uriel : elle est sous vos yeux, jamais loin de vous.

Il ouvre les yeux. Il est allongé dans la caverne mystique et les trois chamans orcs sont là.

C’est fini.

Onirym à froid, il tremble de tout son corps.

Shaash l’enroule dans une couverture et Asham lui fait boire un bouillon chaud et épicé.

Onirym reprend son souffle, il commence à retrouver ses esprits également …

Urluk : alors petit humain, le voyage fut bon ?

Onirym : oui si on peut dire … Je suis pas prêt à recommencer par contre …

Asham : se sont là de sages paroles … Reprenez vos esprits et nous allons vous raccompagner à la surface.

Il n’y a sur le corps d’Onirym aucune trace des symboles gravés par les chamans. Seule une entaille dans sa paume gauche, et les gribouillis d’Urluk sur son visage …

Onirym : du coup en attendant, Urluk vous pouvez effacer de mon visage tous les symbole que vous m’avez peint ? La moustache et le bandeau ne me vont pas très bien …

Urluk ouvre grand les yeux, surpris : mais comment vous savez ???

Onirym : ne pose pas de question dont tu ne veux pas connaître la réponse p'tit Gob !

Epée

Une heure après Onirym est de retour au palais. Il a prévenu Piquette qu’elle pouvait aller au campement des orcs .. Elle a détalé en courant !

Onirym est dans ses appartements. Marion a accepté de suivre le bébé Orc rouge et d’aller vivre chez les orcs. S’il y a bien une humaine qui a le caractère assez trempé pour (sur)vivre là bas c’est bien elle…

Au fond de son coeur Onirym est un peu triste que Marion ait choisi le bébé orc plutôt que de rester près de lui … Mais il ne la retiendra pas, c’est son choix !

Il faut juste qu’il se trouve une nouvelle femme de chambre !

Imzen

Imzen

Un dernier regard sur le puits sombre et infini. Imzen pense à toutes ces âmes qu’il a jeté en sacrifice dans ce puits. Quelques larmes coulent sur sa peau laiteuse. Mais se ne sont pas des larmes de tristesse, ou de regret, non … Il ne regrette rien et s’il devait encore sacrifier des milliers d’âmes il le ferait sans hésiter ! Après tout, ils méritent tous de mourir !

Ça y est la rage et la colère l'envahissent ! Il pousse un hurlement terrible. Il se tourne vers l’un des corps attaché à des paternes dans la pièce. Du bout de ses griffes, il trace un sillon carmin dans la peau d’un condamné. Celui-ci pousse à peine un gémissement de douleur car il est déjà plus qu'à moitié mort ...

Imzen se tourne vers un gobelin tout ratatiné qui le suit comme une ombre sans rien dire.

Imzen : ils commencent à ne plus être de toute première fraîcheur nos sacrifiés ! N’oubliez pas que nos démons se nourrissent de leur âme et de leurs cris de douleur ! Jetez les dans le puits et allez m’en chercher d’autres !

Gobelin : Oui maître ! Comme il vous plaira.

Pendant que les gobelins s’affairent à préparer les suppliciés, Imzen remonte aux étages supérieurs du temple. Les vastes pièces grouillent de démons affamés, que les nombreux gobelins ont du mal à canaliser …

Les couloirs du temple noir sont emplis d'une odeur de mort, de sang et de désespoir …

Un avant goût de ce qu’il réserve aux habitants d’Arendyll !

Il passe les heures suivantes à  sillonner le temple, vérifier tous les préparatifs, les rituels et les sacrifices.

Un sentiment d'excitation l’envahit, c’est bientôt l’heure de la grande invasion, sa vengeance va pouvoir commencer !

Puis il rentre dans ses appartements, où deux esclaves lui ont préparé un bain de sang frais.

Imzen renifle, un rictus mauvais apparaît sur son visage : ce n’est pas du sang humain !!! Pourquoi ???

Les esclaves se mettent à trembler : il n’y a plus de stocks mon seigneur, tous les prisonniers ont déjà été sacrifiés… 

Les gobelins nous ont apporté des bouquetins des montagnes, nous avons fait au mieux je vous le jure.

Imzen tranche la gorge de l’esclave puis déclare : La mort est la seule issue à ceux qui ne satisfont pas les désirs du messager de la mort. Je suis la voix du Dieu Sombre, le fléau des mondes, la clé qui ouvrira la porte au grand karhn le dévoreur de monde ! Et vous me parlez de futiles contraintes de logistique ??? Ce n’est pas acceptable. Votre sang sera mon sacrifice, vous auriez dû y penser par vous même !

Puis il se tourne vers le second esclave, tremblant de peur, les yeux écarquillés et le regard figé par l'angoisse : vous ! Si vous ne voulez pas finir comme lui, tâchez de me préparer un bain convenable pour demain …

L’esclave vient se prosterner au sol : oui maître ! Puis il se lève et s’en va en courant.

Imzen quitte sa toge, révélant son corps chétif et noueux, d’une blancheur extrême. Sa peau est striée de nombreuses cicatrices rougeâtres et sombres, dont certaines semblent encore suinter et laisser s’écouler le sang noir de l’elfe maudit.

Instantanément, son corps est soulagé dès qu’il rentre dans le bain. Il ne souffre plus. Physiquement en tout cas …

Imzen ferme les yeux. L’espace d’un instant il est apaisé. Mais cette sérénité ne dure qu’un moment. Au loin, dans les profondeurs du temple, l’écho porte les hurlements d’un supplicié …

Et cet hurlement fait écho dans son esprit à un autre hurlement … Sa mémoire se déchire et il revit une nouvelle fois cette terrible scène …

Kementari, sa bien aimée, sa douce âme pure est face à lui, elle tend la main dans sa direction alors que son corps plonge vers l'abîme. Ses longs cheveux d’or forment une auréole autour de son doux visage ! Ses yeux clairs expriment la peur, et de ses douces lèvres carmins s'élèvent ses dernières paroles étranglées : Imzen sauve moi …

Son corps disparaît dans les nuages et sa douce aimée poursuit sa chute mortelle vers Arendyll. Alors qu’Imzen est là, impuissant, à hurler, sur cette terrasse de la Cité d’Argent.

Son cœur s'est arrêté de battre au même instant ou l’âme immortelle de Kementari quittait son corps et entamait son long chemin vers le royaume des trépassés.

Au loin, l'ombre de l’assassin s’enfuit. La main qui a poussé sa chère et tendre se cache, lâchement…

Imzen n’a plus la force d’hurler. Sa peau est devenue aussi blanche que l’était l’âme de Kementari. Pour la première fois des larmes de sang coulent sur ses joues.

Son cœur recommence à battre, doucement, de manière sourde et profonde. Il bat mais il est maintenant alimenté par la haine, la douleur et la souffrance.

L’âme d’Imzen ne se relèvera pas de cette épreuve et sera complètement consumée par ses noirs desseins de vengeance.

Tuer tout le monde, détruire la Cité d’Argent, tel est maintenant son seul fantasme.

Sa vision se trouble. Ça y est, son corps recommence à le faire souffrir, le mal le ronge, la douleur revient.

Le gobelin entre dans la pièce en faisant milles courbettes : mon seigneur nous n’avons plus d’humains à sacrifier. Devons nous prévoir de nouveaux raids pour en rapporter ?

Imzen : non inutile. L’heure est venue. Libérez les démons, que les phalanges se mettent en marche. Suivez les chevaliers du tonnerre et allons marcher sur Arendyll. Direction le royaume d’Onirym.

Les expériences de Gogo et Boris

Gogo regarde Boris, l’air stupéfait.

Boris affiche un visage hilare … et imberbe !

Gogo : ça fait trois heures et aucun poil n’a repoussé sur votre visage !

Boris : Oui ! Bravo ! On a trouvé !!!

Gogo : vous aviez raison, le souffre concassé, à petite dose sert de catalyseur et permet à la solution d’être stable, donc au jus de Rapinadouille de faire son effet et ainsi … Retarder la pousse anarchique des poils ! On a vaincu la malédiction !

Boris : oui par contre ça a un vieux goût d'œuf pourri, à boire c’est vraiment pas terrible. Et il y a quelques effets secondaires : j’arrête pas de péter !

Gogo : oui je sens çà …

Boris : c’est à cause du souffre …

Gogo : on prendra plus de temps pour affiner le dosage plus tard ! Ce qui est important c’est que ça marche ! Allons prévenir le seigneur Onirym que nos recherches ont abouti, on a réalisé une potion qui empêche les poils de pousser !

Boris : vous voulez pas qu’on peaufine un peu avant ?

Gogo : non c’est parfait comme ça ! Venez avec moi !

Boris : attendez, ne nous précipitons pas … Cela ne fait que trois heures, on a pas assez de recul pour juger de tous les effets secondaires. Et puis il faut tester les interactions de la potion avec d’autres substances pour être sûr que cela ne déclenche pas des catastrophes.

Gogo a l’air d'hésiter un instant puis déclare : vous avez raison, après tout ils ne sont plus à une tonte prêt !

Gogo fait sauter le bouchon de la fiole qu’il tient dans la main et la porte à ses lèvres.

Gogo : pour la science !

Il avale le contenu d’un trait !

Gogo : à la vache c’est vrai que c’est super dégueu !!!

Boris saisit une paire de ciseaux. Je vous tond pour vérifier que ca repousse pas et on commence les autres tests. J’ai trouvé plusieurs plans d’herbe à rêve dont vous me direz des nouvelles …

Barre

Plusieurs heures plus tard, le laboratoire d’alchimie est envahi de volutes colorées et d’odeurs fortes …

Gogo et Boris sont assis le long d’un mur, les yeux rouges, mais sans aucun poil de barbe.

Gogo : vous savez mon ami, vous avez raison au fond … Les champis bleus ont bien essayés de me manger, mais après c’est vachement cool.

Boris : héhé je vous l’avais bien dit … Les jaunes sont ronchons, les verts colériques, les rouges … heu ne parlons pas des rouges … mais les bleus c’est vraiment le pied total, une fois qu’ils ont fini de complètement nous grignoter …

Gogo : par contre je ne me souviens plus de ce qu'on fait là …

Boris : des expériences.

Gogo : ah oui c’est vrai … Mais des recherches sur quoi ?

Boris : sur des mélanges …

Gogo : ha La je pense qu’on a un petit effet secondaire non ?

Boris : oui et non … Je dirais que c’est plus l’herbe mheu mheu plus les champis magiques qui nous retournent le cerveau, plutôt que notre potion …

Gogo : vous êtes sûr ?

Boris : je suis un spécialiste de ce genre de trucs ! Faites moi confiance !

Gogo : vous avez raison mon ami … On fait une superbe équipe tous les deux non ?

Boris : oui

Gogo : je peux vous embrasser ?

Boris : non. Par contre j’ai une question personnelle à vous poser …

Gogo : oui

Boris : vous sortez avec laquelle ? Brindille ou Etincelle ?

Gogo : Brindille.

Boris : t'es sûr ?

Gogo : oui ... non ... Peut être Etincelle ... Non c'est Brindille, c'est sûr !

Boris : pourquoi ?

Gogo : parce que c’est la plus sympa, la plus mignonne, la plus jolie et la plus rigolote des deux.

Boris : ah oui ?

Gogo : non.

Boris : non ?

Gogo : non en fait c’est la première qui a dit oui.

Boris : ha.

Gogo : mais ça me va !

Boris : je comprends. Et c’est sympa de sortir avec une fée ?

Une expérience scientifique qui a mal tourné

Gogo : oui c’est vraiment bien !

Boris : du coup tu crois que tu pourrais parler de moi à Etincelle … On pourra se faire des plans à quatre !

Gogo : oh la vache l’idée du siècle ! T’es un génie mon frère !

Boris : un génie je sais pas … Mais un gars sympathique tu pourras lui dire !

Gogo essaye de se lever en titubant : je vais lui parler de toi tout de suite ! On avait pas un autre truc à dire à quelqu’un ?

Boris : non je crois pas … Reprends donc une dose de champi bleu pour la route.

Gogo : super !

Gogo se met à ramper pour sortir du laboratoire. Aller voir Etincelle … Aller voir Etincelle … Puis les choses se brouillent dans sa tête.

Aller voir Etincelle … Pourquoi ? Mais je sors avec qui moi ? Elle ou Brindille ? Je vais leur poser la question on verra bien …

Epée

Plusieurs heures plus tard Onirym est dans son petit salon privé, face à lui Brindille Etincelle et Pépette furax !!!

Onirym : mesdames mesdames calmez vous … Gogo n’est pas dans son état normal je vous l’accorde, mais se n’est pas une raison pour vouloir lui ôter ses parties génitales !

On l’a emmené se reposer à l’infirmerie … Il vous présentera ses plus plates excuses lorsqu’il aura retrouvé la raison, j'en suis sûr ! Quant à Boris, il est un peu spécial mais se n’est pas le diable ! Il n’a pas forcé Gogo à avaler ces substances …. D’après eux c’est une expérience scientifique qui a mal tourné, une histoire de mélanges …

Ils ont quand même mis au point une potion qui empêche les poils et les cheveux de pousser, vous devez être soulagées non ? Grâce à eux nous allons tous retrouver une apparence normale. Ils méritent un peu de considération non ?

Cuistot entre dans le salon, portant un plateau plein de petits biscuits à la fleur d’oranger.

Onirym lui a passé commande quelques heures plus tôt. Il sait que se sont les gâteaux préférés des fées. Avec ça, pas de doute il va finir de les apaiser et tout va rentrer dans l’ordre.

Etincelle sanglote : je ne sais pas si je vais pouvoir lui pardonner …

Onirym : allons allons, laissez retomber les événements, parlez lui, mais ne prenez pas de décision que vous pourriez ensuite regretter … Prenez un petit gâteau ça vous fera du bien !

Cuistot pose le plateau sur la table basse. Les mains des petites fées se précipitent sur les gâteaux, qui disparaissent rapidement.

Onirym pense : oui ! c’est gagné !

Il prend un gâteau satisfait.

Et tout le monde recrache !

Pépette : Ah mais c’est pas bon !

Etincelle : c’est quoi ce truc ? on dirait …

Onirym : ça a un goût de cendre !

Cuistot : quoi ? mais non ils sont bons mes gâteaux! Je les ai préparé moi même ! Il en fourre deux dans sa bouche et mâche.

Puis fait une moue : ah oui non ça a le goût de cendre, c’est pas bon …

Onirym : ça y est le 4è fléau a commencé …

Etincelle : je vous demande un service : ne laissez pas mon Gogo chercher une solution à ce problème ! J’ai pas envie de le retrouver dans le lit d’une autre !

La justicière masquée

La nuit est sombre, la lune et les étoiles sont masqués par de gros nuages noirs, annonciateurs d’orage.

Une nuit sombre comme cela, c'est du pain béni pour tous les voleurs et détrousseurs de la cité !

Et s’ils sont de sortie … La justicière masquée l’est également !

D'ailleurs, elle est en train de ligoter trois brigands qu’elle vient d'assommer. Ils étaient cachés sous une tonnelle à attendre un pauvre passant pour le détrousser. Ils n'ont pas eu le temps de comprendre se qui leur arrivait que la justicière était sur eux et les avaient neutralisés !

Alors qu’elle les attache fermement, une ombre s’avance derrière elle … De longs cheveux verts dépassent sous sa capuche et l’on peut remarquer deux petites cornes au sommet de son crâne …

Ombre : que fais-tu ?

La justicière se retourne brusquement, brandissant ses dagues.

Justicière : j’étais en train de ligoter ces trois malandrins, pourquoi ? Vous voulez les rejoindre ?

Silhouette : non, Sinara, je te demande pas se que tu fais la maintenant dans cette ruelle, mais je parle plus généralement. Que fais-tu ici dans la cité ? Pourquoi ne retournes-tu pas au palais ?

La justicière serre les dents, apparemment très surprise par les propos de l’ombre en face d’elle.

Justicière : qui es tu ? Que me veux-tu ?

La silhouette baisse son capuchon, et révèle le doux visage de Griselda, la dryade.

Griselda : je m’appelle Griselda. Nous ne nous connaissons pas, moi et mon compagnon sommes arrivés au palais peu de temps après votre fuite. Je suis une amie de Deds73, vous pouvez me faire confiance.

Justicière : mais … Ça ne me dit pas pourquoi vous m’avez appelé comme cela ?

Griselda : Sinara ? Je vous ai appelé comme cela parce que  … C’est votre nom ?

Justicière : Ok oui peut être … Certes … Mais comment l'avez vous deviné ?

Griselda : une simple intuition féminine … Que vous venez de confirmer !

Sinara : Alors vous ! Vous êtes gonflée ! Mais maintenant dites moi ce que vous me voulez ?

Griselda : je veux savoir pourquoi vous êtes partie et surtout pourquoi vous ne revenez pas ?

Sinara : ça ne vous regarde pas ! C’est personnel !

Griselda : les raisons vous concernent et vous appartiennent je le respecte. Mais vous devez savoir qu’il en va de plus que vous et le seigneur Onirym … Il est abattu, ravagé, depuis votre départ … Hors il doit faire face à de grandes menaces, qui arrivent. Il doit avoir l’esprit clair pour prendre les bonnes décisions. Hors là son coeur est triste et noir, il pourrait basculer et entrainer dans sa perte tous ses amis, la cité, le royaume !

Sinara : vous exagérez pas un peu là ?

Griselda : pas du tout, malheureusement … Et puis il y a la prophétie … Il semble aussi que vous y jouez un rôle important, en tant que grimoire des souhaits !

Sinara : Hein ? Quoi ? Mais j’ai rien demandé moi !!!

Griselda : je sais, mais le destin est parfois capricieux … Il semble donc que votre histoire ne soit pas terminée … Mais je pense qu’au fond de vous, vous le saviez, voir peut être le désirez …  Sinon vous seriez partie beaucoup plus loin. Loin de cette ville, loin du palais …

Sinara : je ne vous demande pas de faire le bilan de mes fêlures et mes faiblesses !

Griselda : je sais, telle n’est point mon intention … Je cherche juste à vous convaincre, que vous avez assez souffert, assez hésitée, vous pouvez revenir maintenant, tout le monde vous attend et à hâte de vous retrouver.

Sinara : même O… (sa voix s’étrangle et s’étouffe)

Griselda : oui même le seigneur Onirym ! Il est sûrement celui qui vous attend avec le plus d’envie et le plus d'impatience !

Sinara : je ne sais pas … si je suis prête … si je le veux vraiment …

Les trois bandits donnent leur avis

Brigand : quoi ? N'hésitez pas !!! Une telle histoire est digne d’une balade d’un ménestrel de taverne ! Vous voyez pas qu’il crève d’amour pour vous ?

Second brigand : il a même envoyé cette beauté aux cheveux verts pour vous retrouver c’est dire !

Troisième brigand, en sanglotant : c’est beau cette histoire, c’est triste mais c’est beau …

Sinara se retourne vers les trois bandits ligotés.

Sinara : parce que vous nous écoutez ? C’est une conversation privée !

Brigands ; fallait pas nous ligoter et nous empêcher de partir dans ce cas !

Sinara : dans tous les cas je vous ai pas demandé votre avis ! Bande de sacs à puces !

Griselda : et pour votre info, ce n’est pas le seigneur Onirym qui m’envoie, j’ai pris cette initiative toute seule …

Brigand : moi les histoires d’amour tristes ça m'a toujours fait pleurer !

Second Brigand : c’est sûr que ça à rien à voir avec ta femme !

Sinara : bon fermez votre clapet, sinon je vous assomme encore une fois !

Brigands : OK OK on se tait … Mais faites le bon choix !

Sinara : je ferais ce que je veux ! Personne ne me dictera mes actes, je suis libre !

Griselda : je suis d’accord avec vous, mais il ne faut pas que cette soif de liberté masque ce que votre coeur vous dicte vraiment … Écoutez le, n’ayez pas peur de ce qu’il vous dit …

Sinara ; et toutes les bêtes à cornes comme vous sont aussi promptes en conseils matrimoniaux ?

Griselda fait un sourire : je suis une Dryade … Et les dryades sont les muses des Dieux alors oui on s’y connaît plutôt pas mal en amour et tout ça … Et moi je suis à bonne école avec mon Percifon … Je ne cherche pas à vous influencer, juste à vous aider …

Sinara : j’ai compris. Je vais y réfléchir. Mais je ne promets rien … Ne dites à personne que vous m’avez retrouvé. Au revoir !

Sinara se retourne et d’un bond saute à une fenêtre puis sur le toit de la maison d’à côté et disparaît dans la nuit …

Griselda la regarde partir : j’espère pour nous tous que tu prendras la bonne décision, petite Sinara …

Griselda remet la capuche sur sa tête puis fait demi-tour et remonte la rue direction le palais …

Au fond de la ruelle une voix s'élève :

Brigands : hé ! Madame ! Vous en allez pas comme çà ! Soyez chic ! Libérez-nous s’il vous plaît ! Ne nous laissez pas comme ça ! Madame, Hé ho !!! Madame, A la vache mais c’est pas vrai elle se casse la drollière et elle va nous laisser là ! C’est pas croyable !!!

Inventaire

Onirym : l’armée régulière du royaume compte deux compagnies d’orcs, des archers elfes, une section de mage et une compagnie de fées. A cela s’ajoutent les troupes humaines régulières, une poignée de chevaliers et la compagnie de mercenaires des Loups de Sang …

Pas de quoi sauter au plafond face à l'armé de l’elfe albinos et ses hordes de démons, sauvages et autres gobelins !

Des messagers sont partis dans les royaumes alentours pour demander de l’aide. Mais chaque domaine devra aussi assurer sa protection … Donc il y a peu de chance qu’ils envoient beaucoup de troupes …

Thondurm : ça y est vous m’avez coupé l'appétit … C’est malin !

Fribon : alors bon je rappelle juste qu’il s’agit d’une réunion de travail pendant laquelle nous prenons une collation … Et pas un gueuleton ou l’on parle boulot ! donc si les mauvaises nouvelles vous ont coupé l’appétit ce n’est pas grave seigneur nain !

Garmir : d’autant que monsieur le nain s'est enfilé la moitié du pâté à lui tout seul avant ! Du coup ça laisse une chance d’en avoir pour les autres …

Brindille : oui et bien nous les fées ont est prêtes à en découdre ! On va pas laisser les gens crever sans rien faire ! Fidèles au poste !

Onirym : merci Brindille … Le but de cet inventaire n'était pas de saper le moral mais d’avoir un point réaliste sur la situation afin de trouver la meilleure solution …

Pépette : ha si seulement on avait des dragons …

Mestre Céryl : le dernier dragon vu dans le coin était le grand rouge qui a mangé Vaillant … Pas sûr qu’il soit enclin à nous aider !

Garmir : moi mes troupes sont prêtes mais bon … C’est des gardes du palais. Ils sont bons pour surveiller les portes ou à l'occasion arrêter une bagarre de taverne … Mais un champ de bataille avec des démons et toutes ces horreurs franchement je ne garantie pas le résultat !

Beornbryn : nous les loups de sangs sommes aguerris à ce genre de bataille ! Et nous avons déjà vaincu les troupes de l’elfe albinos !

Pépette : et pourquoi il y a pas de nain dans l’armée ?

Tout le monde se tourne vers Thondurm  …

Thondurm : hein ? quoi ? L’armée des nains ? Si si ! Elle arrive … Laissez lui le temps … J’ai contacté mon cousin dans les montagnes. Il nous envoie des chevaucheurs de sangliers et un régiment de danseurs de guerre. Ces nains sont super balaises !

Garmir : moi ce qui m'étonne c’est le ralliement des elfes et des mages … On peut leur faire confiance ?

Gogo : je pense que oui. Maitre Thuringwethil, seigneur elfe, marcheur des vents du zéphyr, mage des vents est un gros roublard mais là il voit où est son intérêt, et il s’agit de la survie de tout le monde !

Onirym : mais il faut se poser la question … Ils composent près d’un tiers de nos forces, ce qui n’est pas négligeable … S’ils devaient nous trahir ou nous claquer entre les pattes, on serait franchement mal !

Garmir : plus que maintenant ?

Onirym : oui beaucoup plus !

Pépette : et des géants ? On pourrait pas recruter des géants ? C’est mignon et costaud un géant ?

Mestre Céryl : surement, mais on n'en a pas vu depuis plus de 200 ans …

Pépette : comment peut-on être si grand et arriver à se cacher si longtemps ?

Livre 2 - suite / La pluie et les étoiles

Chapitre prédédent