Garmir et son écuyer Tobias, Gogo, Beornbryn et les Loups de Sang sont partis au devant des troupes de l’elfe albinos et du Dieu Sombre pour se renseigner sur leur nombre et leur progression.
Les trois fées, Griselda et Sinara sont parties en missions diplomatiques dans tous les domaines environnants afin de rassembler le plus de troupes possible en vue de la bataille. Elles ont emmené avec elles Trollo pour assurer leur sécurité.
Onirym aurait bien sûr préféré que Sinara reste près de lui … Mais la fonction doit passer avant l’homme … Et ils ne seront que plus heureux de se retrouver à son retour ! (Dixit Sinara elle-même …).
Mestre Céryl est en train d’envoyer des messages à tous les voisins malins et autres seigneurs des environs pour les alerter de l’imminence de la menace … C’est un vrai va et vient de corbeaux et de pigeons autour de la rouquerie. Perroquet ne sait plus où donner de la tête …
Fribon passe son temps à compter le trésor et à se plaindre que les pièces d’or filent plus vite que l’eau d’une rivière en crue ! A ce rythme là il va être difficile de maintenir l'effort de guerre et il va falloir se résoudre à lever de nouveaux impôts … Onirym s’y refuse pour l’heure. C’est pourquoi il fait tout pour éviter son grand argentier dans les couloirs du palais.
Thondurm est parti en mission chez le roi de sous la montagne pour ramener les troupes promises …
Grazz et Marion (il y aurait bien un truc entre ces deux là ???) font leur possible pour rameuter les hordes d’orcs sauvages qui peuplent la grande plaine.
Gaelfen assure que la guilde des mages et son oncle Maître Thuringwethil se préparent au combat et invoquent le plus de golem possible pour venir renforcer l'armée.
Thrakaic et Meezog, après avoir reçu leur poids en or, on accepté une nouvelle tâche : devenir maîtres d’armes de l’armée régulière d’Onirym. Ils mettent toutes leurs insultes et leur énergie à former les soldats du royaume …
Baric le chef de la guilde des bâtisseurs est fort occupé également à superviser les nombreux chantiers en ville pour renforcer les défenses de la cité et mettre en place des protections dans les rues contre la future menace des oiseaux incontinents …
Boris, Percifon et Gontrand quant à eux … Et bien ils ne font pas grand chose ! Mais Onirym ne se sent pas de les réprimander … Il sait qu’ils répondront présent lorsqu’il sera nécessaire.
De son côté Lucy lui envoie des nouvelles. Avec Joël et son griffon, ils tentent de convaincre les Dieux de la menace qui va submerger le monde …
Deds73 quant à elle parcours Arendyll à la recherche d’Uriel, bien décidée à le ramener par la peau des fesses pour les aider dans la future bataille !
Onirym se dirige vers ses appartements pour chercher une paire de bottes et son chapeau. Il a rendez-vous en ville avec Maître Igdul et Maître Nain’bus, les érudits du royaume. Ils auraient trouvé des renseignements sur le grimoire des souhaits …
Alors qu’il arrive dans ses appartements, la porte s’ouvre brusquement et il voit Roxanne en sortir d’un pas rapide, les joues toutes rouges ! Elle s’en va limite en courant.
Onirym entre : Perroquet qu’est ce que tu as encore fait ?
Perroquet : moi ? Rien pourquoi ?
Onirym : parce que je viens de voir Roxanne sortir d’ici, rouge comme une betterave ! Et passablement perturbée …
Perroquet : oh … ça … Ecoute je sais pas trop, la petite est sensible je pense … Il lui manque de l’expérience, ça l'aidera à vaincre sa timidité …
Onirym : j’ai pas besoin de tes conseils, dis moi ce que tu as fais !
Perroquet : je lui ai juste demandé de me gratter sous l’aile gauche parce que ça me grattait.
Onirym : c’est tout ?
Perroquet : c’est tout …
Onirym : hé ?
Perroquet : ça m'as drôlement fait du bien ! J’étais soulagé … Et je pense que mes cris d’extase et de plaisir ont un peu, légèrement, perturbé la jeunette … Trop explicite je pense …
Onirym : mon gars, si tu veux un coussin douillet pour te reposer, de l’eau fraîche et des graines je pense qu’il vaut mieux que tu ménages mes domestiques …
Perroquet : j’en prends note chef ! Bon j’ai à faire, je vois par la fenêtre qu’il y a toute une volée de colombes qui viennent d’arriver dans le pigeonnier … Faut que j’aille faire connaissance …
Onirym : c’est çà, bonne journée !
Onirym attrape ses affaires et descend par une petite courtine vers les jardins. Il passe la grand porte en saluant les gardes et remonte la rue principale direction la place du marché.
Le col de sa cape remonté, le chapeau vissé sur le crâne, il peut se déplacer discrètement en ville …
Il tourne à droite ruelle des Minotiers, traverse le jardin des simples d’un vieux temple et prend une petite ruelle entre deux maisons étroites.
Alors qu’il s’apprête à sortir de la ruelle, une ombre surgit derrière lui. Il n’a pas le temps de se retourner, un lourd gourdin s’abat à l’arrière du crâne. Une douleur sourde lui vrille la tête, ses yeux s’obscurcissent et ses jambes se dérobent …
Onirym s’écroule, inconscient.
Onirym ouvre les yeux. La douleur dans sa tête est toujours là. Il est allongé sur un canapé, calé entre des coussins.
Il tourne un peu la tête, à droite à gauche …
Il est dans une pièce relativement sombre, éclairée par des chandelles et des candélabres …
Face à son regard, penché au-dessus de lui, une silhouette ... Un décolleté plongeant et généreusement garni … Une robe en soie verte avec des dentelles …
La jeune femme se redresse, ses longs cheveux roux tombant en cascade sur le visage d’Onirym : c’est bon il est réveillé !
Une autre voix de femme, plus loin, hors de son champ de vision : et bien redresse toi alors ! Laisse-le respirer !
Onirym essaye de se lever, la douleur dans son crâne se fait plus forte !
La jeune femme à la robe verte danse et virevolte devant lui : oh le pauvre il a vraiment l’air d’avoir mal … C’est la première fois que vous vous faites assommer en pleine rue ?
L’autre femme répond : laisse le tranquille Marianne ! Sert lui plutôt un verre de vin !
Onirym tourne la tête vers la voix …
Il se rend compte qu’il est dans une pièce, plutôt grande, sans fenêtre … Peut-être une cave …
Elle est richement décorée, avec des tentures et des tableaux accrochés aux murs (1). De nombreux chandeliers. Au sol, de gros tapis rouges. Des fauteuils et des canapés un peu partout …
A côté de l’unique porte en bois, un homme torse nue, les bras croisés, monte la garde.
Son exploration visuelle se termine dans le coin opposé de la pièce ou est assise dans une grand fauteuil une femme, plutôt une halfeling, avec une chevelure châtain, flamboyante et une robe rouge de bonne facture.
Elle lui fait un sourire et dit : prenez le temps de vous remettre … Mon mari ne va pas trop tarder.
La jeune fille à la robe verte d’approche d’Onirym en lui tendant une coupe de vin, se penchant un peu trop vers lui …
Onirym prend la coupe, remercie la jeune fille et bois …
La jeune fille le dévisage … : C’est la première fois que je vous vois d’aussi prêt. C’est vrai que vous êtes plutôt mignon … Comment ça se fait que vous ne soyez pas marié ? Vous avez un problème anatomique ? Vous préférez les hommes ?
La femme halfeling lui fait un signe agacé : Marianne ça suffit ! Laisse le tranquille !
Marianne se recule, virevolte, faisant voler les plis de sa robe et sa longue chevelure : Oh je me renseigne c’est tout …
Le vin est bon (2), sa tête le fait moins souffrir. Onirym s’assoit complétement et se tourne vers la femme halfeling : bonjour … Où suis-je ? Et pourquoi m'avez vous enlevé ?
La femme fait un grand sourire : Oh vous n’êtes pas prisonnier ! Vous pourrez partir quand vous le voudrez. Mon mari a besoin de vous parler. Et quelques précautions s’imposent. Mais ne vous méprenez pas, nos intentions ne sont absolument pas belliqueuses !
Marianne se jette au cou d’Onirym et lui dépose un baisé sur la joue et dit en riant : absolument pas !
(1) Onirym le remarquera plus tard, mais un certain nombre des oeuvres d'art qui se trouvent dans cette pièce proviennent de son palais ...
(2) Oui oui, le vin est bon ! Pas de malédiction ... Etrange ...
Le femme halfeling fait des gros yeux : Marianne ça suffit ! Laisse le tranquille !
Marianne : Oh ça va … Si je peux pas montrer un peu que je suis contente de voir notre second seigneur …
Femme halfeling : va plutôt voir où en sont les préparatifs …
Marianne fait une petite moue et se dirige vers la porte. Avant de sortir elle lance une œillade en direction d’Onirym et dit d’une voix mutine : A bientôt monseigneur …
Onirym pense : mais où suis- je tombé ? C’est quoi cet endroit ? C’est qui ces gens ?
La porte s’ouvre de nouveau et entre un homme de petite taille … Un halfeling également … Les yeux clairs et les cheveux blancs.
Onirym : mais … mais je vous connais vous ! Je sais qui vous êtes ?
L’halfeling grimpe dans un fauteuil en face de lui, fait un sourire énigmatique et dit : ah oui … vraiment … Vous croyez savoir qui je suis ?
Onirym : oui , absolument ! Vous êtes Diguedindon, l’ancien fou et amuseur public du palais ! Du temps de mon prédécesseur ! Je croyais que vous étiez mort …
Diguedindon : vous avez une bonne mémoire car vous évoquez là des faits qui remontent à plusieurs décennies … Alors oui j’étais bien cette personne … Le fou du roi … fou ! Je me suis enfui du palais avant qu’il ne décide de me jeter dans une marmite d’eau bouillante.
Onirym : c’est vrai qu'il était plutôt soupe au lait …
Diguedindon : fou ! Vous pouvez le dire ! Son fantôme ne va pas venir vous croquer le gros doigt de pied !
Onirym : oui c’est vrai, complétement dément sur la fin … Ça n'a pas été facile par la suite de rattraper ses erreurs …
Diguedindon hoche la tête. Il sort des plis de ses habits une longue pipe et une boite à tabac. Pendant qu’il prépare son attirail, il reprend : aujourd’hui plus personne ne m’appelle Diguedindon. Ce n’était d’ailleurs pas mon vrai nom, vous vous en doutez … Juste un nom de scène. Maintenant j’ai un autre nom de scène et je joue un autre rôle. Je suis le roi des rats, le prince d’en dessous.
Onirym : le chef de la guilde des voleurs !
Roi des rats : oui c’est cela … Vous êtes en mon royaume …
Onirym : mais pourquoi m’avez vous fait venir ici ?
Roi des rats : comme tout un chacun ici, je suis fort inquiet pour l’avenir de cette cité. Comme à la fin du règne du roi fou, nous vivons une période de crise et de menace … Comme à cette époque il semble que vous et moi ayons un rôle à jouer … Vous semblez être un souverain éclairé et vous ne semblez pas avoir de bouffon au palais ? Ça tombe bien, ce n’est plus un rôle que j’ai envie de jouer …
Par contre, protéger la cité est un point commun entre nous. Alors je vous propose un marché. Vous dites à votre petite copine d’arrêter de jouer les justicières en ville et vous nous laissez gérer nos petites affaires nocturnes, principalement … Quant à la milice ne changez rien, ils sont au mieux incompétents, au pire corrompu, donc ce n’est pas un problème.
Onirym : vous me demandez de fermer les yeux sur vos activités de malandrins !
Roi des rats : ne prenez pas cet air offusqué ! Vous voulez que je vous rappelle comment vous êtes arrivé ici ? Dans cette cité ?
Onirym : Non … évidemment …
Roi des rats : bien maintenant que les cartes sont posées, prenez votre main …
Le roi des rats allume sa pipe et aspire une longue bouffée.
Onirym : je pose de suite mes limites. Pas de meurtre, pas de torture, pas de violence …
Roi des rats : un idéaliste ! Dans quel monde vivez vous ? Sachez que notre réponse est toujours proportionnelle au niveau de stupidité de nos victimes. Nous ne sommes pas des psychopathes. Juste des redistributeurs de richesse… Si le gras marchand se laisse dépouiller sans rien dire, il repart avec juste quelques pièces d’or en moins et à la rigueur son amour propre un peu amoché mais rien de plus … Par contre ceux qui nous résistent ne récoltent que se qu’ils sèment …
Onirym : Mouais … C’est un peu facile comme discours …
Roi des rats : et si on parlait de la violence de vos miliciens ? Lorsqu’ils tabassent pour le plaisir un mendiant dans la rue … Ou qu’ils envoient au cachot un homme qui vole une miche de pain pour nourrir sa famille … La liste des exemples est aussi longue que désagréable …
Onirym ne trouve rien à répondre …
Roi des rats : je vois que nous commençons à être sur la même longueur d’onde … Le monde est cruel. C’est un fait et pas nouveau …
Les horreurs indicibles qui s’approchent et menacent la vie sur toute terre en est une facette. Cruelle, menaçante, certaine !
Mais la méchanceté des hommes, les petits gestes égoïstes, l’injustice de votre société à ses racines profondément ancrées. Elle est moins visible, plus diffuse mais tout aussi redoutable, surtout pour les petites gens …
Onirym : racine … ?
Roi des rats : oui j’ai bien employé ce terme. Ce n’est pas innocent. Je sais qu’il évoque quelque chose pour vous (1) …
Onirym : en effet.
Roi des rats : nous sommes donc faits pour nous entendre ?
Onirym : il me semble bien …
Roi des rats : alors c’est parfait ! A bon entendeur salut !
Le Roi des rats fait une pirouette, grimpe sur la table, levant bien haut sa pipe fumante : passons à la suite ! Une bonne alliance ne se discute qu’autour d’un bon repas ! Vous verrez qu’ici nous avons aussi un chef qui n’a rien à envier à votre Cuistot … D’ailleurs vous ne serez pas dépaysé puisque toute notre nourriture provient des celliers de votre palais !
Onirym : tient donc ! Vous avez des complices dans mes murs ?
Roi des rats : vous comprendrez bien que pour une question d’efficacité je ne répondrai pas à cette question … Je préfère vous laisser douter de tout le monde … C’est plus marrant.
Une petite souris blanche arrive en trottinant dans la pièce. Elle grimpe sur la table et vient s’installer sur le bras du roi des rats. Il la caresse puis l’installe devant un gros morceau de fromage.
Onirym : pouvez vous me dire pourquoi vous avez choisi cette vie ?
Roi des rats ; ohhhh ce serait très long à expliquer et pas vraiment intéressant … Peut être suis je un idéaliste moi aussi … Ou simplement un opportuniste ! Qui sait … Je vous laisse juger.
Les heures qui suivent sont un mélange de fête, de danse, et de discussions diplomatiques …
Nous n’en ferons pas le détail ici … Ça risque d’être long et fastidieux.
Ce qu’il faut retenir c’est qu’Onirym et le roi des rats finissent pas tomber d’accord.
Les deux souverains de la cité, celui de la surface et celui des bas fonds sont maintenant les deux faces d’une même pièce. UN même destin.
Bien plus tard … Onirym et le roi des rats sont assis dans un canapé à cuver et digérer tranquillement …
Onirym rompt le silence : dis moi l’ami, j’espère que tu n’as pas prévu de me fracasser le crâne à nouveau pour me renvoyer à la surface ?
Roi des rats : non pas besoin, on te mettra juste une cagoule.
Onirym : ça me va plutôt bien … Et pour la suite ? Comment faire si j’ai besoin de vous parler ?
Roi des rats : tout est déjà prévu ! Vous n’aurez qu’à demander à Perroquet ! Il sera notre messager.
Onirym : Bien sûr … J’aurai dû m'en douter …
(1) La confrérie secrète de la Racine a été évoquée quelques fois dans ces chroniques ... Entre autre dans l'épisode Une petite guilde secrète.