Imzen ne s'est jamais senti aussi heureux ! C’est bon le son de la destruction …
Il sort des décombres encore fumants d’un petit village. Il n’y avait pas assez d’habitants pour appeler cela une bataille … Il a juste envoyé les gobelins …
Les deux gardes qui somnolaient dans leur cahute au bout du pont n'ont rien eu le temps de voir venir.
Un bruit, un oeil ouvert, et ils étaient déjà morts. Au moins ils sont morts vites. Ils ont eu de la chance eux …
Après, toute personne dans le village qui commençait à opposer une once de résistance s'est retrouvée clouée sur une porte, le ventre ouvert à faire du tricot avec leurs boyaux … Après deux ou trois exécutions de la sorte, ça a très vite rendu tout le monde docile.
Imzen a fait rassembler les survivants, mentalement il commence le tri. Il parcourt de son regard glacial le groupe de villageois survivants (pour le moment). Il sent la peur, voir la terreur qui émane du groupe. Tous les visages sont terrorisés ; ils tremblent ; ils sont blottis les uns contre les autres …
Imzen se dit mentalement : bon il est temps de finir la récréation et de passer au boulot !
Il fait signe et un grand gobelin vêtu d’une armure rouge, qui s’avance rapidement vers lui.
Imzen : Sirhin, on fait comme d’habitude, la règle des trois tiers. Un groupe pour nourrir les démons, mettez les plus vieux, les pouilleux et les crevards. Un groupe pour vous défouler, prenez les barbus et les costaux ! Et un groupe à garder intact pour le grand rituel avec les enfants et les jeunes filles. Au boulot !
Sirhin en sourit d’avance, il s’incline respectueusement et murmure de sa voix haut perchée : bien maître il en sera fait selon vos bon désirs …
Puis il reste là, planté devant Imzen …
L'elfe albinos attend quelques instants, mais le gobelin ne bouge pas.
Il lui dit, énervé : dis donc la peau verte il faut que je te botte le cul pour m’obéir ?
Sirhin s’incline encore plus et dit : excusez-moi mon seigneur, ma sainteté diabolique mais … j’aurai une requête à vous formuler ….
Imzen, toujours agacée, lui fait signe de parler.
Sirhin : est ce que vous pouvez nous autoriser à griller les petits cochons qui sont dans l’enclos ?
Imzen lui répond : si ça vous dit de manger de la viande grillée … Faites donc !
Et Sirhin poursuit : et est ce que vous pouvez nous autoriser à aller empaler des écureuils dans la forêt ?
Imzen : mais faites donc … Si vous voulez empaler les vaches par contre demandez aux Trolls de vous aider …
Sirhin s’incline encore plus, il est pratiquement à plat ventre devant Imzen : merci oh grand maître des tourments et j’aurai une dernière requête puisque vous semblez être dans un bon jour : est ce que l’on peut écraser lés bébés lapins ?
Imzen hurle : les bébés lapins ? Hors de question ! Vous êtes fou ou quoi ! On est pas des barbares psychopathes non plus ! Vous savez bien que ça porte malheur de toucher aux bébés lapins ! Ils sont trop mignons avec leur pelage tout doux, leurs longues oreilles, leurs petits yeux tout ronds et leur queue en forme de boule blanche … Non ! On ne touche pas aux bébés lapins ! Allez maintenant, filez ou c’est moi qui vous écrabouille les rossignoles juste pour le plaisir de vous entendre hurler !
Sirhin se lève et détale en courant. Imzen poursuit sa route.
Imzen s'éloigne du lieu du massacre et se dirige derrière la colline où son armée a établi son campement. C’est l’anarchie et un bordel sans nom ! D’un autre côté, que fallait-il attendre d’une armée du chaos ?
Les démons sont les plus dissipés, courant dans tous les sens, se battant, criant, hurlant, volant … Ses sectateurs démonistes ont bien du mal à faire face et à contrôler tout le monde …
Il traverse le campement et arrive à une partie plus reculée … Plus calme … Noyée dans la brume, il y règne une ambiance de mort … Qui contraste avec le champ grouillant des démons. Il croise plusieurs spectres, qu’il salue respectueusement. Faut jamais contrarier un mort … Il entend de temps en temps le cliquetis des os des squelettes. Il aperçoit dans la brume la haute silhouette décharnée de dame Arienara, une liche nécromante qui dirige l’armée des morts d’une main de maitresse femme !
Il passe rapidement derrière deux autres collines, traverse un charnier … L’odeur est insupportable ! C’est une vaste grotte en contrebas où les Trolls du chaos ont élu domicile … Mais l’odeur elle, ne reste pas confinée et se diffuse partout !
Imzen hâte le pas.
Un groupe de Hobgobelins chevauchant des loups arrive vers lui.
Hobgobelin : Monseigneur, nous avons aperçu des ombres au-dessus des nuages, un griffon survole le campement … Devons nous le poursuivre ? On fait sortir les chauves-souris géantes ? Ou on attend la nuit et on envoie les vampires ?
Imzen réfléchi un instant … Qu’est ce qu’un griffon pourrait faire contre son armée ? Un éclaireur sûrement … Ça n'a aucune importance, personne ne pourra le vaincre …
Imzen : faites cela, envoyez deux ou trois vampires ce soir remonter sa trace et lui arracher les plumes. S’il a un cavalier, faites le écorcher vif après l’avoir interrogé !
Imzen finit par rejoindre sa tente, entouré de ses troupes d'élites et du campements de ses principaux généraux …
Il prend le temps de prendre un long bain de sang chaud, avant le conseil de guerre du soir.
Il a tellement hâte d’y être ! De voir les murailles de la cité d’Onirym … D’y lancer ces troupes … De tuer ce minable et tous ses ridicules acolytes …
Ensuite il y aura Karhn … Et là les Dieux vont comprendre leur erreur …
Une armée de cette taille se déplace lentement. Et il faut aller de village en village pour trouver de la nourriture humaine et récolter des gens encore frais et gaillards pour le grand sacrifice …
Mais toute cette logistique en vaudra tellement la peine !
Il ferme les yeux, il sourit, il est heureux …
Onirym, monté sur son destrier, parcours le campement à l’extérieur de la ville ou se trouve son armée.
Il arrive des troupes de tous les horizons. Les voisins malins, les seigneurs des environs … Tout le monde a répondu à l'appel ! On dirait une mer de tentes et d’oriflammes colorés qui claquent au vent, à perte de vue !
Il y a peut être 10 000 hommes et au moins 500 chevaliers. Et tous les jours les rapports font état de nouvelles troupes qui ont répondu à l’appel et viennent alimenter l’host. Mais au fond de lui Onirym sait que même s’il disposait du double de troupes, l’issue de la bataille serait incertaine … Les troupes du chaos sont si nombreuses ! Et si redoutable ! Il craint que les braves soldats lâchent armes et bagages et fuient en hurlant en voyant s’approcher le premier troll ou une horde de démons …
Onirym se dirige vers la tente au milieu du campement. C’est là que va se tenir la grande réunion avec les généraux, les aides de camps et tous les émissaires de la grande armée.
Tout le monde se lève à son entrée. Garmir est là, dans son armée rutilante, il sourit.
Garmir : général bienvenu !
Onirym : appelez moi Onirym, comme d’hab …
Garmir : non hors de question ! Vous êtes le général en chef ! L’ordre et la discipline sont primordiaux pour maintenir une armée comme la nôtre !
Onirym s’assoit : ok ok … Si ça vous fait plaisir … Donc, où en sommes-nous dans les préparatifs ?
Garmir : et bien écoutez, les hommes affluent de toute part. Nous les organisons en bataillons, puis en sous unité de cent hommes dirigés par un lieutenant, elles-mêmes divisées en dix escouades de neuf soldats dirigés par un sergent.
Pépette lève la main. Elle a l’air de flotter dans son armure verte stylisée comme une feuille d’arbre, une grosse coque de noix sur la tête : excusez moi mais je ne comprends pas très bien. Comment dix équipes de neuf soldats peuvent faire une unité de cent personnes ? Ca devrait pas faire plutôt quatre vingt dix ?
Garmir, agacé d’avoir été coupé lui répond d’un ton sec : c’est parce que faut compter le sergent ! Neuf gars plus un sergent, ça fait dix ! Et donc dix groupes de dix ça fait bien une unité de cent soldats !
Pépette relève la main et dit d’une voix douce : merci pour ces explications chevalier … Mais dans ce cas, vos unités elles font pas cent soldats mais cent un ? Comment est compté le lieutenant ?
Garmir : on ne compte que les soldats !
Pépette : oui mais le sergent est compté dans les dix, alors pourquoi le lieutenant est pas compté dans les cent ?
Garmir devient tout rouge, hésite un instant, son cerveau en pleine ébullition puis se met à hurler : écoute Pépette ça suffit ! On s’en fout ! J’ai organisé l’armée au cordeau, alors oui peut être que j’ai oublié de compter les lieutenants, mais au fond on s’en fout ! Ce qui compte c’est de savoir que les troupes sont organisées, structurées, entraînées et prêtes à livrer bataille ! Alors le lieutenant …
Pépette croise les bras et fait la moue. Elle bougonne : oui mais c’est pas une raison pour me crier dessus parce que monsieur fait de la discrimination de lieutenant et qu’il sait pas compter … Moi je voulais juste rendre service parce que c’est sur ce genre de petits détails qu’on peut perdre une guerre alors …
Onirym lève le bras et leur fait signe de se taire : merci à vous pour votre implication et vos explications. Je sais bien qu’on est tous un peu nerveux alors tâchons de garder la tête froide et poursuivons !
Brindille se lève d’un bon : nous on est prête ! On est à fond, mettez nous aux premières lignes ! On va faire un vrai carnage !!! Nos chevaucheuses venimeuses et nos fées des fleurs sont certes peu nombreuses mais gonflées à bloc !
Garmir répond tout bas : je les avais plus placé sur les ailes, derrière les premières troupes … Loin derrière …
Onirym se penche vers lui et lui répond tout bas : je pense que c’est très bien comme ça, merci chevalier Garmir !
Garmir poursuit : alors c’est cool mais les elfes ont plutôt bien répondu, ils sont sortis des forêts. Leurs archers redoutables formeront la seconde ligne et seront positionnés sur les hauteurs. Ils auront pour mission principale de clouer au sol toutes les bestioles volantes que l’armée du chaos pourrait envoyer contre nous. Les danseurs de guerre avec leurs lames tranchantes seront en première ligne, aux côtés des Loups de Sang. Il y a aussi de nombreux mages et invocateurs elfes. Ils ont rejoint la tour des mages et préparent des sortilèges de boule de feux, de pluie d’acide et d’éclairs en chaîne … Entre autres. Les évocateurs continuent d'alimenter les rangs des golems qui formeront les escouades de choc, qu’on opposera aux Trolls entre autres.
Gogo lui coupe la parole : absolument ! Les mages ont répondu à l’appel ! Les sorcières et les banshees déchaineront toute la puissance de notre magie sur nos ennemis. Les golems sont prêts également, et j’ai même retrouvé dans les archives, coincés entre deux livres de recettes de pain au fromage, un parchemin qui permet d’invoquer des hordes de Cerbères !!! Ils sont rapides et redoutables, on en a déjà deux cent et j’espère doubler leur nombre dans les prochains jours !
Garmir le foudroie du regard. Merci pour toutes ces précisions et ces détails inutiles ! Mais j’aimerai poursuivre mon rapport !
Il baisse alors la voie et parle d’un ton ému et respectueux : et il sont même venus … Des tréants, des Ents … Des arbres qui marchent … Ils ne sont pas nombreux, ils disent avoir répondu à l’appel du vieux machin (1) …
Onirym : c’est bien çà … Et à t-on des nouvelles des nains et de Thondurm ?
La tête de Garmir change du tout au tout et répond : non aucune. Aucun nain n’est descendu des montagnes …
Onirym : il va venir, ça prend du temps c’est tout !
Même si au fond, lui-même n’y croit pas trop.
Pépette : et a t on des nouvelles de Deds73 ? De Lucy ? De Sinara ?
Onirym : Deds73 va venir ! Avec Uriel ! Je n’ai pas de nouvelles de Lucy et de la Cité d’Argent, mais vous savez ce que l’on dit … Pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! Et Joël a emmené Sinara à la montagne du destin pour révéler le grimoire des souhaits…. J’espère qu’ils vont rentrer vite et saint et sauf !
D’un seul coup un bruit terrible retentit, faisant sursauter tout le monde à au moins dix lieux à la ronde !!!
Tout le monde se tait ! Le coeur serré.
Un garde entre en courant, l’air paniqué ! Sir ! Sir ! Alerte ! Aux armes ! Ils sont là !!!
Aux propos du garde paniqué, tout le monde est envahi par la peur et l’angoisse.
Onirym pense : non … c’est trop tôt ! Nous ne sommes pas encore prêts !
(1) Le vieux machin est un Viel arbre, au fin fond de la Cité d'Argent que Deds73 a rencontré dans le chapitre Retour à la Cité d'Argent. D'après Buk il pourrait être Yggdrasil “l’arbre qui soutient le monde”. C’est une vieille légende. Peut-être un grand ancien.
Puis le bruit rugissant reprend. On entend de lourds tambours de guerre et des trompettes infernales ! Et dans le fond un petit air d’ocarina …
La stupeur générale est rompue par un grand éclat de rire et le garde qui fait un vol plané dans la tente !
Derrière lui Grazz et Marion, tous deux torse nu, le corps peint de tatouages de guerre !
Grazz : oups j’ai peut être été un peu fort pour la claque dans le dos de celui là ! Et bien vous en faites tous des têtes ! Vous avez vu les créatures de l’enfer ou quoi ???
Onirym se lève : c’est vous ?
Grazz : non, con ! C’est le père noël ! Mais bien sûr que c’est moi ! Et mes troupes ! On a fini de ratisser les landes et les plaines du sud et on a fédéré toutes les tribus orcs des environs. Marion est une excellente négociatrice ! Nous avons avec nous plus de 15 000 orcs prêts à en découdre, et au passage on a ramassé quelques Dryades farouches des forêts du sud et des créatures des marais, des grosses grenouilles … Et aussi des hommes lézards, d’anciennes créatures de la cité perdue de Valloria …
Onirym : ah oui je connais cette cité ! Grazz et Marion, au nom de tous merci ! Vous arrivez avec une force de frappe qui peut faire la différence dans cette bataille. Merci à vous.
Grazz : hé ! Si tu crois que j’allais mettre le destin des orcs entre les paluches de faibles humains tu te trompes ! On veut juste survivre nous aussi.
Grazz pose sa lourde hache sur un coffre, attrape deux chaises et vient s’installer autour de la table. Marion s’installe à ses côtés.
Grazz : c’est mignon toutes ces petites figurines en bois que vous avez placées sur la table là ! Mais vous croyez vraiment que c’est le moment de jouer ?
Garmir : c’est pas un jeu ! Ces figurines représentent nos troupes ! C’est un plan stratégique de bataille ! Non, ne touchez pas aux figurines, ne les déplacez pas !
Grazz jette la figurine qu’il tient dans sa main et dit : bon va falloir en sculpter beaucoup pour représenter mon armée. Après, placez les où vous voulez sur votre jolie table. Je m’en fou !. Mais, le jour venu, on foncera dans le tas ! Droit devant et puis c’est tout.
Marion tend la main vers une partie de la table : et tous ces bouchons de bouteille c’est pourquoi ?
Garmir : ils représentent les troupes du chaos … Aucun charpentier n'a voulu sculpter un démon ou un gobelin donc on a pris des bouchons …
Marion : il y a en a beaucoup quand même !
Grazz : oui moi je me suis dis que vous aviez fait la fête avant qu’on arrive !
Onirym : non pas de fête … On essaye de garder les idées claires !
La discussion du conseil de guerre stratégique pour la survie du monde, la CGSSM pour les intimes, se poursuit longuement.
Garmir fait une crise de nerfs, après avoir placé toutes les figurines sur la table et que Grazz d’un grand coup de chope à bière envoie tout valser pour montrer comment les orcs gèrent les batailles …
Après la réunion, Onirym prend Marion par le bras et ils s’écartent tous les deux pour discuter, sous les étoiles.
Onirym : Bonsoir Marion, je suis ravie de te revoir. Tu as bien changée !
Marion : merci ! C’est vrai que la vie chez les orcs est une vraie révélation pour moi ! Ça me change du palais ! Vous n’avez pas fait fuir ma remplaçante ?
Onirym : Non pas pour le moment .. Mais elle est très différente de vous !
Marion : je suis unique !
Onirym : et il se peut que j’en viendrai presque à regretter vos réveils matins “dynamiques” …
Marion : même si j’imagine que maintenant vous avez le droit à des réveils matins plus “spéciaux” !
Onirym : non généralement Perroquet ronfle encore quand je me lève …
Marion : idiot ! Je ne parlais pas de ton volatile mais plutôt de la personne qui partage ton lit !
Onirym : ha oui ! Sinara ! C’est que …
Marion : Quoi ? ne me dites pas qu’il y a déjà de l’eau dans le gaz entre vous ?
Onirym : non c’est pas çà ! C’est juste que c’est compliqué entre nous … Je l’ai tellement attendue, désirée … Alors qu’elle était juste là, sous mes fenêtres … C’est vrai que j’ai fait une erreur … Mais j’ai du mal à comprendre son comportement ! Et puis les choses vont si vite … On a eu peu de temps d’intimité tous les deux … Il a fallu qu’elle parte en mission diplomatique et maintenant au mont du destin … En fait je ne sais pas trop … Tout se bouscule dans ma tête ! Je ne sais pas pourquoi je vous raconte ça !
Marion : c’est pas grave ! Faut qu'ça sorte !
Onirym : je pense qu’au fond la perspective de la fin du monde, plutôt proche, nous empêche l’un comme l’autre de nous projeter pleinement dans notre relation !
Marion : c’est bien çà ! Au moins vous savez, vous prenez pas la tête ! Vous verrez bien quand tout cela sera terminé !
Marion prend Onirym dans ses bras et le sert très fort pour un gros câlin réconfortant.
Après quelques instants, Onirym murmure : c’est très gentil Marion, très réconfortant, je te remercie, mais … C’est aussi un peu gênant … Je te rappelle que tu es torse nu …
Marion : oups ! Pardon ! J’avais oublié que vous autres humains vous êtes si coincés !
Pendant toute la réunion du conseil (1), Beornbryn est resté en retrait à écouter.
Il rejoint ensuite le campement des Loups de Sang, un peu à l’écart du reste de l’host d’Onirym.
Arrivé au campement, il est interpellé par Thrakaic et Meezog : alors chef (2) ça donne quoi ?
Beornbryn : suivez-moi dans ma tente je vais vous raconter.
Beornbryn attrape une cruche de bière, il rassemble ses lieutenants et raconte en détails la réunion du conseil de guerre.
En conclusion il déclare : ça pourrait prêter à rire tout cela, si la situation n’était pas aussi dramatique ! Garmir est bien gentil mais il n’a jamais dirigé de vrai bataille. Il n'a même pas idée de comment diriger une armée si importante et n’a aucune notion de stratégie de guerre …
Thrakaic : alors pourquoi avoir accepté de nous joindre à cette bataille ? Et en première ligne en plus ?
Beornbryn : L’arrivée des orcs est une bonne nouvelle. Mais la bataille est loin d’être gagnée. J’aurais même tendance à dire qu’elle est quasi perdue d’avance … Je pense que seul Onirym en a vraiment conscience. Il ne dit rien pour ne pas saper le moral des généraux et de toute l’armée …
Meezog : Ca pue du boudin tout ça quand même !
Tout le monde acquiesce aux propos forts éclairés du demi ogre.
Beornbryn : En effet. Donc notre seule chance d’emporter la bataille et de couper la tête de l’armée du chaos. Nous les avons déjà affrontés, en petites escarmouches et en bataille plus conséquentes … A chaque fois nous étions en sous nombre, ils étaient plus nombreux et plus forts que nous ! Mais leur armée n’est pas coordonnée, les troupes avancent de manière anarchique sans vraie stratégie. Leurs officiers ont beaucoup de mal à faire en sorte qu'ils ne se dévorent pas entre eux. C’est notre seule chance de gagner. Il faut atteindre leurs chefs, les empêcher de diriger la bataille. Les tuer le plus vite possible. Il faudra les identifier, les localiser dans la mêlée et les exécuter ! Il s’agit que de quelques personnes …
Meezog : faudra quand même se frayer un chemin jusqu’à elles !
Beornbryn : oui absolument. Je n'ai jamais dit que ce serait facile. C’est juste la seule option valable qui nous permet de gagner cette bataille.
Thrakaic : donc en fait vous profitez de l’armée d’Onirym pour qu’ils servent de moutons partant à l’abattoir pour nous permettre d’agir …
Beornbryn : oui c’est à peu près cela.
Thrakaic : et ils en ont conscience ?
Beornbryn : Bien sûr que non ! Sinon ils refuseraient d’engager le combat ! Ils sont cons mais pas stupides …
Onirym, entrant dans la tente : merci pour le con et le stupide !
Beornbryn : Sir ! Je ne parlais pas pour vous !
Onirym : je sais, et puis même … Mais je vous rejoins sur tout ce que vous avez dit. Nos chances d’emporter le combat sont dérisoires. Surtout si les Dieux ne nous viennent pas en aide. Mais merci à vous, merci de prendre en charge cette lourde responsabilité. Je le sais, dans le fond, mais je suis incapable d’assumer le fait que je vais envoyer des centaines, des milliers de gens à la mort …
(1) conseil de la CGSSM je vous le rappelle …
(2) Thrakaic le nain et Meezog le demi-ogre ont rejoint les troupes des Loups de Sang après leur mission commune d’espionnage des troupes du Chaos.