
Sous un ciel brumeux et une pluie fine et froide nos deux amis quittent l’étrange village et prennent la route pour Middenheim.
La petite route de terre serpente dans la profonde et sinistre forêt du Drakward. Au loin, vers l'est, ils peuvent apercevoir de temps en temps la silhouette des Monts du milieu.
Le voyage se passe dans un silence relatif, tous les sens en alertes, car Sorell a indiqué que ces forêts grouillent d’hommes bêtes ou de gobelins en maraude.
Après plusieurs heures de marche, ils entendent un cri s’élever dans les sous bois !
Onirym et Sorell se mettent à courir dans la direction du cri de détresse.
Ils arrivent dans une petite clairière où stationne une diligence tirée par quatre chevaux.
Devant la diligence, plusieurs personnes sont regroupées.
Un jeune homme aux cheveux bruns, vêtu d’un grand chapeau et d’une redingote de cuir.
Un autre homme, guère plus vieux, avec des habits colorés et chamarrés. Plutôt beau gosse, il porte un luth à la main.
Une jeune femme, visiblement apeurée est là également. Elle porte une robe plutôt distinguée, et une lourde cape de fourrure sur les épaules.
Le quatrième individu est un guerrier, vêtu d’une armure de cuir lourd et un tabard blanc frappé du symbole d’un loup. Il tient son épée à la main.
Au sol, entre les quatre personnages gît le corps visiblement sans vie d'un homme d’âge mûr richement vêtu.
Sorell s’avance, les bras écartés, et dit : et bien que ce passe t-il ici ? C’est quoi tout ce raffut, vous voulez attirer tous les loups et bêtes féroces des environs ou quoi ?
L’homme armé se tourne vers lui, le pointant de son épée : n'approchez pas étranger, il se passe ici de biens sinistres choses, je dois confondre l’assassin de ce pauvre homme !
Sorell : vous êtes sûr qu’il est mort ?
L’homme d’arme pointe de son épée la dague plantée dans la poitrine du mort : il n’y a pas de doute là-dessus … Nous voyageons dans cette diligence en direction de Middenheim. Nous nous sommes arrêtés ici pour laisser reposer les chevaux. Chacun vaquait à ses occupations, pour se dégourdir les jambes, quand Her Rafgar a été assassiné ! Il s’agit forcément de l’une de ces personnes ! Je me fait un honneur en tant que futur chevalier de découvrir le coupable et le livret à la milice de la Cité du Loup Blanc !
Sorell fait un large sourire et déclare : et bien vous avez beaucoup de chance, vous avez croisé la route de l’inspecteur Onirym ! Mon compagnon est un fin limier, spécialiste pour éclairer les affaires les plus ténébreuses et résoudre des mystères ! Laissez nous trouver le coupable et acceptez que nous voyageons avec vous dans la diligence jusqu’à la cité ! Ne faisant pas partis des suspects, notre enquête sera donc neutre et impartiale !
Onirym se penche vers lui et murmure : mais qu’est ce que tu fiches ?
Sorell lui répond : j’ai déjà des ampoules aux pieds ! Il reste plusieurs jours de marche jusqu’à la cité ! Voilà une belle occasion de voyager plus vite et plus confortablement !
Onirym : je ne suis pas trop fan des diligences ces derniers temps …
Sorell : en plus ca va être rigolo de résoudre cette enquête !
Sorell se tourne vers le groupe et dit : bien, nous allons vous interroger, les uns après les autres et nous découvrirons la vérité !
Il désigne le jeune homme brun du doigt : on va commencer par toi, viens avec nous !
Les trois hommes s’éloignent au pied d’un arbre.
Sorell : bien dit nous qui tu es et pourquoi tu as tué ce marchand ?
L’homme brun prend un air surpris : hein ? Quoi ? Mais pas du tout ! Moi je suis le cocher. Je m’appelle Rick et je conduis la diligence. Je ne connais pas du tout ces individus ! Je n’ai aucune raison de tuer ce marchand, même s’il était, il faut bien l’avouer, plutôt énervant et exaspérant ! Toujours en train de se plaindre et râler ! Il critiquait sans cesse ma conduite, un coup j’allais pas assez vite, un autre je le secouais trop dans la diligence ! C’est pas ma faute si les routes sont en si mauvais état … Mais c’est pas une raison pour occire un client … J’y suis pour rien promis, par Sigmar !
Sorell prend un air sombre et concentré : bien bien … Votre histoire se tient … Ou étiez vous au moment du meurtre ?
Rick : je me suis occupé des chevaux, puis je me suis éloigné dans les bois pour soulager un besoin naturel, quand j’ai entendu Dame Catharina crier ! Je suis revenu et j’ai vu le corps du marchand …
L’autre, le chevalier, il a sorti son épée et a commencé à nous accuser ! Puis vous êtes arrivé.
Sorell : avez vous remarquer ou entendu quelque chose d’étrange au moment du meurtre ?
Rick : non rien de spécial, faut dire que j’étais plus concentré à me soulagé qu’à écouter ce qui pouvait bien se passer dans cette forêt.
Sorell : bien, c’est clair comme tout. Vous pouvez y aller, dites à Dame Catharina de venir …
Rick le cocher retourne prêt de la diligence et la jeune femme s’approche.
Elle semble encore toute apeurée et visiblement choquée par ce qui vient de se passer.
Dame Catharina : merci messieurs de m’aider à résoudre le meurtre de mon mari ! C’est horrible, c’est atroce !
Sorell : ainsi donc la victime était votre époux ?
Dame Catharina : absolument.
Sorell : vous êtes beaucoup plus jeune que lui ?
Dame Catharina : vous savez, l’amour n’attend pas le nombre des années.
Sorell : oui, surtout quand l’élu de votre coeur à une belle situation …
Dame Catharina : mon mari est drapier, il a travaillé dur pour arriver à monter son affaire. Et le sort s'est acharné contre lui. Sa précédente épouse est morte il y a quelque temps déjà, emportée par la maladie. Je me faisais un devoir de le réconforter et lui apporter du bonheur … Avant qu’une main maléfique ne vienne emporter sa vie ! Je réclame vengeance et justice ! Soyez mes champions et résolvez le meurtre de mon mari, je vous en supplie !
Sorell : bien madame, nous nous y efforçons … Pouvez vous me dire ou vous étiez au moment ou votre marie fut assassiné ?
Dame Catharina : il est descendu de la carriole pour vérifier les coffres et la cargaison. Moi je suis restée à l’intérieur car il faisait froid.
Sorell : avez vous remarquer ou entendu quelque chose d’étrange au moment du meurtre ?
Dame Catharina : je n’ai rien remarqué. J’ai entendu mon mari pousser un cri et lorsque j’ai regardé par la fenêtre je l’ai trouvé étendu mort ! Alors j’ai criée …
Sorell : Bien, retournez vous reposer, et faites venir le beau gosse !
Dame Catharina retourne s’installer dans la diligence et le jeune homme aux vêtements criards et colorés s’approche : bonjours les amis je suis Chanterelle, le ménestrel ! Je ne pense pas que ma musique soit de circonstance pour vous divertir, mais je peux vous aider dans votre enquête ! Mes oreilles sont particulièrement affutés, et j’entends tout ce que les gens ne veulent pas divulguer …
Je peux vous dire par exemple que Her Rafgar et sa femme Catharina ne s’entendaient pas si bien que cela ! Ils se disputaient, tous les soirs, une fois dans leur chambre d’auberge … Notre cocher est un peu spécial aussi … La folie le guette ! Il lui arrive de parler tout seul, comme si quelqu’un lui répondait … C’est inquiétant … Et pour finir Alaric, le “chevalier” n’en est pas un, j’en suis sûr ! Déjà il ne porte pas la tenue officielle des chevaliers du loup blanc, ensuite il ne connait même pas par coeur les prières rituelles à Ulric ! C’est louche tout çà …
Sorell : merci pour votre contribution. Mais vous, pourquoi êtes vous dans cette diligence ?
Chanterelle : j’ai croisé le marchand et sa femme dans une auberge ou je me produisais. J’ai tout de suite flairé le pigeon ! Je voulais me faire embaucher par ce marchand, qu’il devienne mon mécène. J’ai pris la même diligence qu’eux pour tenter de la convaincre pendant le voyage … Et puis sa femme est plutôt mignonne !
Sorell : vous ne manquez pas de culot vous !
Onirym : je reconnais bien là la mentalité des ménestrels …
Chanterelle : et je vous dis la vérité, j’ai rien à cacher ! Et surtout maintenant qu’il est mort, mon plan tombe à l’eau … J’avais aucun intérêt à le tuer !
Sorell : très bien, ou étiez vous au moment du meurtre ?
Chanterelle : je me suis un peu éloigné pour prendre l’air et je me suis assis sur une souche et j’ai sorti mon luth pour parfaire une ballade que je suis en train d’écrire.
Sorell : avez vous remarquer ou entendu quelque chose d’étrange au moment du meurtre ?
Chanterelle : il n’y avait pas de bruit particulier dans la forêt à part le bruit du vent dans les feuilles. J’ai cru entendre à un moment des éclats de voix, deux hommes. Puis Dame Catharina a criée alors je suis venu voir ce qui se passe …
Sorell : parfait, retournez prêt des autres et envoyez moi le chevalier.
Le chevalier Alaric à l’air surpris quand Chanterelle lui annonce que c’est son tour : quoi ? vous voulez me voir moi ? Mais c’est moi qui ai voulu faire le jour sur cette affaire ! Je ne l’ai pas tué, mon honneur me l’interdit ! Alors pourquoi me suspecter ?
Sorell : parce que vous étiez avec les autres, vous êtes tous suspects, jusqu’à preuve du contraire ! Venez par ici !
Alaric s’avance en bougonnant. Bien me voilà, par Ulric ! Suspecter un chevalier, vous ne manquez pas d’air !
Sorell : justement, parlons en … Votre accoutrement ne fait pas très chevalier !
Alaric : c’est que je voyage léger.
Sorell : vous êtes sûr ?
Alaric : absolument !
Sorell : mais les chevaliers d’Ulric n’utilisent pas d’épée normalement … Leur arme de prédilection n’est elle pas le marteau de guerre ?
Alaric devient tout rouge et murmure tout bas : bien ne le répétez pas mais je me suis fait détroussé au cours de ma mission. c’est un terrible déshonneur ! Ils m’ont pris mon arme, mon armure et mon cheval !
Onirym : tient, ça me rappelle une histoire ca ! (1)
Sorell : c’est fâcheux en effet …
Alaric : et fort mal venu ! Je termine ma période d'apprentissage dans deux lunes. C’est une mauvaise chose pour moi. C’est pour cela que si j’arrive à résoudre cette affaire, j’aurai plus de chance d’être nommé chevalier officiel, c’est sûr ! Et Ulric ne peut tolérer une telle injustice, ce pauvre homme mérite d’être vengé et sa mort résolue.
Sorell : et que faisiez vous au moment du meurtre ?
Alaric : dès que nous nous sommes arrêtés, je suis allé faire une ronde dans les environs pour vérifier qu’il n’y avait aucun danger dans le coin.
Sorell : et la dague qui est dans le corps du malheureux marchand, savez vous à qui elle est ?
Alaric : malheureusement non, cela aurait grandement simplifié les choses, je ne l'avais jamais vue avant.
Sorell : avez vous remarquer ou entendu quelque chose d’étrange au moment du meurtre ?
Alaric : j’étais assez éloigné de la diligence, je n’ai rien entendu de particulier. Je suis sûr qu’il n’y avait personne d’autre aux environs, je n’ai trouvé aucune trace.
Sorell : bien, c’est parfait ! Merci pour votre témoignage, nous allons maintenant pouvoir démasquer le coupable !