Les deux vieux attendent toujours dans l’auberge. Ils sont assis à une table, dans un coin discret, l’un en face de l’autre.
Maître Igdul : c’est dingue comme les gens de pouvoir ont toujours la manie de se faire attendre …
Maître Nain’bus : pour sûr mon ami ! C’est une manière pour eux de se faire désirer et de marquer leur supériorité !
Maître Igdul : je ne pensais pas que Sir Onirym était de ce bois là …
Maître Nain’bus : comme quoi on peut toujours être surpris …
Maître Igdul : à moins qu’il ne lui soit arrivé malheur ?
Maître Nain’bus : et cela nous laisserait la lourde responsabilité d’assumer la suite ? Hors de question !
Maître Igdul : d’autant que nous avons déjà un choix très épineux à effectuer …
Maître Nain’bus : certes mon ami, c’est délicat et il ne faut surtout pas se tromper … Il en va de la survie de tout un peuple !
Maître Igdul : certes … se qui rend ce choix encore plus délicat …
Maître Nain’bus : ainsi donc … Vous avez longuement réfléchi, pesé toutes les solutions, leurs implications et les conséquences terribles que cela pourrait entraîner ? Quelle est votre décision, cher collègue ?
Maître Igdul : je vais rester sur mon premier choix. Saucisses lentilles.
Maître Nain’bus : malgré la présence des oignons rissolés et de l’impact que cela aura sur votre système intestinal ?
Maître Igdul : absolument. Et tant pis pour mes collaborateurs cet après-midi … Mais cela me tente vraiment et leurs saucisses sont particulièrement renommées dans cet établissement ! Et vous éminent confrère, vers quoi se porte votre choix ?
Maître Nain’bus : le cochon de lait, ça me rappellera ma jeunesse dans les mines.
Maître Igdul : excellent choix !
Maître Nain’bus : merci. Il est juste fort dommage que je ne puisse pas l’accompagner d’une bonne bière brune, fraîche et amère … Comme je les aime.
Maître Igdul : comme je vous comprend …
Maître Nain’bus : donc aucun regret ? Nous n’attendons pas Sir Onirym pour commander ?
Maître Igdul : non je vous rejoins ! Mon estomac ne saurait tolérer une heure de plus vide dans cet établissement ! Il n'avait qu’à être à l’heure !
Maître Nain’bus : alors allons-y ! Ola !!! Charmante demoiselle, nous souhaiterions passer commande !
Plus tard dans l'après-midi …
Maître Nain’bus : ahhh c’était fameux !
Maître Igdul : vous avez bien raison ! Nous devrions sortir de nos bibliothèques bien plus souvent !
Maître Nain’bus : certes. Mes disciples sont efficaces mais pas pour la cuisine !
Maître Igdul : j’ai les mêmes !
Maître Nain’bus : il faudra revoir nos recrutements à l’avenir.
Maître Igdul : absolument !
Maître Nain’bus : c’est indispensable …
Maître Igdul : il en va de notre survie …
Maître Nain’bus : je crois que je vais faire une petite sieste … En attendant qu’il daigne enfin nous rejoindre …
Maître Igdul : zzzzzzzzzzzzz …
Encore plus tard …
Onirym entre dans l’auberge et s’adresse à la serveuse.
Onirym : Mademoiselle, vous n’avez pas vu deux vieux messieurs ? Des érudits ? Ils doivent être là depuis un bon moment à m’attendre ?
Serveuse : absolument; ils sont dans le fond à roupiller après leur gueuleton. D’ailleurs il faudra payer la note !
Après avoir réglé, et commandé une chopine, Onirym s’approche des deux vieux érudits.
Il s'assoit à leur table et les réveille : Hé ho !!! Vous dormez ???
Maître Nain’bus : hein ? Quoi ?
Maître Igdul : non pas du tout ! Je fermais juste les yeux pour mieux réfléchir …
Maître Nain’bus : bon mais vous allez pas nous faire des reproches en plus depuis le temps qu'on vous attend !
Onirym : excusez moi j’ai été retenu par un rendez vous imprévu … Donc votre message disait que vous aviez des informations sur le grimoire des souhaits ?
Maître Nain’bus : en effet … Je ne sais pas si cela vous sera utile mais il nous semblait opportun de vous en faire part …
Maître Igdul : le grimoire des souhaits n’est pas un objet mais une personne.
Maître Nain’bus : c’est ainsi qu’elle est appelée dans certains textes anciens.
Maître Igdul : et ce nom provient du fait qu’elle aurait des capacités magiques de prescience entre autres …
Maître Nain’bus : ces capacités seraient un reliquat du passé, causées par le fait que le sang des dragons coule dans ses veines.
Maître Igdul : rien n’est indiqué sur comment et quand du sang de dragon s'est retrouvé mêlé aux humains, mais …
Maître Nain’bus : les archives de généalogie sont très claires, les Blackwood seraient des descendants de dragons.
Maître Igdul : c’est ce qui se dit en tout cas …
Maître Nain’bus : et nous savons tous que Sinara est princesse de Blackwood …
Maître Igdul : vous comprenez se que cela signifie ?
Onirym : oui je ne suis pas stupide !
Maître Nain’bus : non mais ça vaut le coup de vérifier …
Maître Igdul : par contre rien n’indique comment réveiller le pouvoir, ni même se qu’elle sera en mesure de faire.
Maître Nain’bus : on sait juste que cela à un rapport avec les dragons. Un vieux concept, c'est une histoire d’Ouroboros, de cercle de vie, le recommencement perpétuel. Le dragon qui se mord la queue …
Onirym : messieurs merci ! Je savais que les plus éminents érudits du royaume allaient réussir à résoudre cette énigme ! Vous méritez bien votre titre ! Je ne sais pas se que je ferai sans vous. Vous êtes super, ne changez rien.
Maître Nain’bus : merci à vous pour votre confiance !
Maître Igdul : c’est un honneur que de pouvoir vous aider !!!
Onirym : je vous laisse j’ai à faire ! Bonne continuation et merci pour tout !
Onirym se lève et s’en va …
Les deux érudits restent là, face à face …
Maître Igdul : c’est dingue, mais même en le sachant on se fait avoir …
Maître Nain’bus : vous avez raison … La flatterie est toujours réconfortante…
Maître Igdul : ils sont forts ces politiciens !
Maître Nain’bus : assurément …
Maître Igdul : et donc pour ce soir, qu’allons nous commander à manger ?
Tard, beaucoup plus tard dans la nuit …
Perroquet est enfermé dans sa cage, avec un drap par-dessus, pour qu’il se taise et surtout qu’il ne commente pas ce qui se passe dans la chambre d’Onirym …
Onirym et Sinara sont allongés dans le lit, main dans la main.
Sinara est rentrée dans l'après-midi avec le reste de la délégation diplomatique.
Les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances, mais tout le monde a bien compris la menace qui pèse sur la région. Même si au fond d’eux tous les seigneurs du coin maudissent le sort ou le destin d’avoir amené Onirym dans le coin et avec lui son cortège d’emmerdes et d’armée du chaos …
Pour le moment Onirym et Sinara sont bien loin de ces considérations, savourant le moment d’être enfin ensemble, et heureux !
Onirym : je t’aime …
Sinara : hé ho t'enflamme pas mon biquet !
Onirym prend un air surpris et interloqué …
Sinara : quoi ? C’est que je t’ai appelé mon biquet qui te dérange ?
Onirym : non mais …
Sinara : tu sais, "je t’aime" ne sont pas des mots à prononcer à la légère ! C’est comme une formule magique, un sortilège qui toucherait mon coeur et mon âme … Donc avant de les prononcer il faut être sûr de se que l’on dit et des conséquences éventuelles de telles paroles !
Onirym : mais quel âge as tu ? Pour prononcer des paroles d’une telle sagesse !
Sinara : deuxième boulette mon coco ! On ne demande JAMAIS son âge à une dame ! T’as vraiment été célibataire trop longtemps toi …
Onirym : désolé je vais faire des efforts …
Sinara se lance dans un long éclat de rire, les yeux pétillants, sa longue chevelure d’or descendant sur son corps nue …
Onirym ne peut pas détacher son regard, comme hypnotisé par tant de beauté.
Onirym : les cheveux blonds, ça te va rudement bien aussi !
Sinara : c'est ma couleur naturelle. Je m'étais fait une teinture quand j'ai fui le royaume BlackWood ... Bon plus sérieusement … C’est quoi cette histoire de grimoire des souhaits ? J’ai rien demandé moi !
Onirym : je sais je sais ma douce … Les dieux sont capricieux, facétieux et désinvoltes !
Sinara : les dieux ou le destin ?
Onirym : personnellement je pense que le destin EST un dieu … Ou alors que c’est une excuse inventée par les dieux, qui ne veulent pas assumer lorsqu’ils manipulent la vie des gens … Je ne sais pas trop … Et Deds73 ou Lucy n'ont jamais voulu me répondre clairement sur ce point. Je pense que c’est un peu tabou chez les dieux …
Après un échange de baisers fougueux, la discussion reprend.
Sinara : alors qu’est ce que je dois faire ?
Onirym : d’après les infos que j’ai c’est une histoire de dragons …
Sinara : tu vas pas me faire le coup de la jeune vierge mise en sacrifice à un monstrueux dragon ??? D’ailleurs c’est trop tard pour moi, dit-elle avec un clin d'œil malicieux.
Onirym : non pas de sacrifice, plutôt une sorte de révélation …
Sinara : faut que j’aille faire une blague à un dragon ? Je vais y aller au pif, je ne connais pas trop leur sens de l’humour …
Onirym :déjà faut en trouver un …
Sinara : ça ne devrait pas être un souci, j’en connais même trois ! Le gros dragon rouge qui a bouffé Vaillant. Sa grotte est toujours dans la montagne … Et il y a le dragon d’or et et dragon blanc qui dansent au sommet du mont du tonnerre …
Onirym : oui mais lequel choisir ? D’après les vieux, heu pardon, les érudits, c’est une histoire d’Ouroboros, de cercle de vie, le recommencement perpétuel. Le dragon qui se mord la queue …
Sinara : hé ! je ne vais pas aller mordre la queue d’un dragon ! Et puis d'abord laquelle mordre ?
Onirym : ohhhhhhhh
Sinara, sur un ton innocent : quoi ? Qu’est ce que j’ai dis ?
Question aux malins :
Quel est le dragon que doit aller voir Sinara ? (Rouge / Or / Blanc)
Question subsidiaire : doit-elle lui mordre la queue ?
Amis lecteurs, vous découvrirez le choix qu'ils ont fait dans un futur épisode ...
Deds73 fustige en volant à vive allure …
Deds73 : Mais où peu bien se cacher cette face de blanc bec d’Uriel ? Jamais là quand on a besoin de lui … Alors il est doué pour faire le mariolle et faire des entrées fracassantes, ou parler à Onirym en rêve alors qu’il est complètement stone (1) … Mais quand on veut avoir une discussion sérieuse avec lui monsieur se cache ! Il n'y a plus personne !!! Ah … ces démons …
D’un seul coup son GPS (2) magique se met à biper..
Deds73 : ça y est je t’ai trouvé petit démon ! A nous deux !
Deds73 plonge au travers des nuages, droit vers le sol. En contrebas, une petite chaumière dans un coin perdu. Dans le mur de pierres grises de la bâtisse, entre deux pierres, il y a une petite fissure …
Deds73 s’y engouffre, plongeant droit dans les entrailles de la terre. Elle suit la ligne tellurique, cheminant dans le sol … Elle finit par arriver à une petite caverne naturelle. Au fond de la caverne il y a une porte.
Devant la porte il y a un paillasson rouge avec marqué dessus, dans une langue bizarre : vous pouvez toujours sonner, mais n'imaginez pas que je vais venir vous ouvrir !
A côté de la poignée de porte, une petite sonnette …
Deds73 se dit : c’est bien simple j’ai trois solutions :
- Je sonne et j’attends qu’il me dise de rentrer … bof …
- Je sonne ET je rentre tout de suite sans attendre !
- Je ne sonne pas et je rentre direct !
- Ah et 4 , je sonne pas et je rentre pas … Non c’est trop con ça !
Après une fraction de seconde, Deds73 à fait son choix.
Vous avez deviné lequel ?
Allez, je vous le donne : le 3 bien sûr !
D’un grand coup sec, Deds73 ouvre la porte et entre !
Elle arrive dans une pièce lumineuse, avec un dallage blanc et noir.
Une cheminée, quelques fauteuils rouges et Uriel, assis, un verre à la main.
Uriel : Deds73 … Quelle surprise …
Uriel essaye de garder l’air neutre, le visage impassible (3) mais Deds73 a bien remarqué qu’il a sursauté lorsqu’elle a surgit !
Elle se dirige vers lui, le regard furieux, le pas décidé : Ah mon petit bonhomme je t’ai enfin mis la main dessus ! On peut dire que tu fais la sourde oreille toi !
Uriel : voyons ma chère, tu sais bien que je suis toujours là pour toi … Mais je t’en pris, assieds toi.
Deds73 : me dis pas que tu n’avais pas remarqué que je t’appelles et que je te cherche partout depuis un bon moment ?
Uriel : oh tu sais, quand je suis ici dans ma petite retraite spirituelle j’ai tendance à couper le téléphone …
(2) Gadget de Positionnement Sonore. C’est un cadeau fidélité de Marcel répare tout. La garagiste des dieux.
(3) Si vous n'avez pas lu tous les chapitres précédents et surtout le chapitre “les masques du destin, première partie” vous ne savez pas trop à quoi ressemble Uriel …Mais comme je suis sympa je vous remets sa description, comme ça vous pourrez comprendre la blague sur son visage : La créature est grande, longiligne, la peau recouverte d'une fine armure noire. Dans son dos, il y a des ailes faites de fumée sombre. Il tient dans sa main gauche une grande épée illuminée de runes rouge sang. Mais ce qu’il y a de plus effrayant c’est son visage. Car il n’en a pas ! A la place un cercle vide duquel sort une structure noire qui fait comme un auréole sombre, qui pourrait s’apparenter à la structure d’une toile d’araignée, ou d’un piège à rêve … 
Deds73 : ?
Uriel : non laisse tomber c’est une blague de démon, tu peux pas comprendre …
Deds73 : bon arrête de te f… de ma gueule, tu te lèves et tu viens avec moi !
Uriel : pardon ? Mais pourquoi ?
Deds73 : parce que tu vas venir te battre avec nous, tu as un combat à terminer contre l’autre face d’albinos elfique ! Entre palichons vous allez bien vous entendre !
Uriel : c’est pas vraiment se que j’avais prévu tu sais …
Deds73 : m’en fou ! Tu m’avais bien dit que tu avais répondu à mon appel ? Donc de ce fait tu dois faire se que je te demande !
Uriel : c’est pas tout à fait comme cela que ça se passe ma chère déesse, tout aussi puissante et impressionnante que tu sois, tu ne peux pas imposer de la sorte ta volonté à un démon de ma puissance ! Pas sans conditions …
Deds73 sort la lame d'Azrael et la pose sur ses genoux.
Uriel a l'air surpris : ainsi donc vous l'avez trouvé ! Félicitations ... Cela n'a pas du être aisé, même pour une déesse telle que vous !
Deds73 : en effet ... Maintenant nous sommes face à deux possibilités : soit tu acceptes mon marché, gentiment, soit tu m'obliges à utiliser la lame contre toi !
Uriel ricane : mais auras tu assez de cran pour cela ?
Deds73 : n'en doute pas mon gros démon ! Face à l'horreur indicible qui se profile, ma volonté ne faillira pas !
Uriel : ho ho ! Rien que pour voir cela je serai prêt à prendre le risque ...
Les doigts de Deds73 se referment sur la garde de la dague.
Uriel : ... mais je ne voudrai pas vous mettre dans l'embarras. Rangez cette lame s'il vous plait, sa vue me mets dans l'embarras et me rend nerveux ...
Deds73 fait disparaitre la lame dans les plis de ses vêtements.
Uriel : voici qui est mieux ... Donc vous voulez que je vous aide c'est cela ?
Deds73 : vous avez tout compris !
Uriel se lève, l’air ravi (enfin bon …) : c’est parfait ! Le marché est passé, devant et avec les Dieux !
J'honorerai donc ma part du marché et je serai là pour botter le cul d’Imzen …
Deds73 : vous connaissez le nom de l'elfe albinos ?
Uriel : en effet, j'ai déjà eu l'occasion de le croiser quelques fois par le passé, il y a quelques millénaires ...
Dans la plus haute salle de la plus haute tour, bien au dessus des nuages, tout en haut du palais qui surplombe la Cité d’Argent …
Un vieil homme se gratte sa longue barbe blanche d’un air perplexe …
Face à lui, plusieurs autres personnalités importantes, des Dieux Majeurs …
Tout le monde a l’air grave, les traits tendus, on sent la tension dans l’air, l’électricité crépite, créant des petits éclairs bleutés autour d’eux …
D’un seul coup le vieil Dieu se lève et hurle : Kems !
Les autres Dieux poussent des cris de désespoir : Grand dieu, roi des rois, vous avez encore gagné !
Un homme en toge s’avance alors vers l’assemblée en tirant de lourds rouleaux de parchemins.
Scribe : bien mes déités, maintenant que vous avez fini votre partie, peut être pouvez vous ouvrir la réunion du conseil des Dieux ? Il y a de nombreux sujets d’importance à l’ordre du jour qui demandent toute votre attention !
Le vieux Dieu prend un air agacé et fait un geste vers le scribe : ça suffit Scribus ! Ne nous importune pas ! Nous allons la faire ta fichue réunion, mais pour l’heure nous nous amusons ! Ce n’est pas parce que nous sommes de grands Dieux avec de grandes responsabilités que l'on ne peut pas se détendre de temps en temps ! Et puis j’ai la baraka, je tiens à en profiter avant qu’elle tourne ! Surtout que cela à l’air de beaucoup impressionner la petite nymphe là bas près de la fontaine, … Elle me fait des yeux de biche depuis tout à l’heure ….
Le scribe s’incline et dit d’une voix neutre : comme il vous plaira oh ! Grand Dieu, je patienterai …
Puis il recule avec ses parchemins …
Le Grand vieux Dieu lève les bras au ciel et laisse jaillir plusieurs éclairs ! Bon les gars, et les filles, on s’y remets ! Je vous propose un monopoly !
Les autres Dieux : ohhh quelle bonne idée grand ancien !
Le vieux Dieu arbore un large sourire et reprend : et c’est moi qui prend le pion en forme de chapeau !
Lucy pousse un soupir désespéré … Gabriel Triboul (1), à ses côtés, fait à peu près la même tête dépitée !
Gabriel : et bien c’est pas gagné pour que le conseil agisse …
Lucy : tu m’étonnes ! Les troupes du chaos et les démons auront ravagé Arendyll et le grand Karhn sera en train de bouffer les jardins de la Cité d’Argent qu’ils n'auront pas encore remarqué se qui se passe !!!
Je suis verte de rage ! Rouge de colère ! Et blanche de désespoir !
Gabriel la prend par le bras : avant que tu nous fasses toutes les couleurs de l’arc en ciel allons nous en d’ici …
Gabriel et Lucy quittent le jardin d’agrément qui entoure la table des Dieux …
Ils jouent des coudes pour sortir, l’endroit étant plein de petits dieux, de nymphes et autres flagorneurs venus assister à la grande partie de jeu, heu pardon à la grande réunion du conseil des Dieux …
Ils descendent le grand escalier qui mène au hall principal du palais.
(1) Oui, merci de poser la question mais Gabriel Triboul va beaucoup mieux ... Il ne se souvient pas de tout, mais il a quand même retrouvé en partie la mémoire. Quoi ? Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Retournez lire Les tribulations de Gabriel Triboul. Lucy : mais qu’est ce que l’on va faire ???
Gabriel : je crois qu’il faut se rendre à l’évidence … Aucune aide ne viendra du grand conseil des Dieux ! Ils se fichent du sort des hommes et de leur souffrance …
Lucy : alors nous sommes seuls …
Gabriel : attends ! Ce n’est pas parce que les Hautes Dieux sont des dilettantes incapables que personne ne veut rien faire ! Regarde moi ! Je te crois, je suis là et je vous aide !!!
Lucy ne répond rien.
Ce qui est encore pire que si elle avait dit quelque chose.
Une fois dans le grand hall, Gabriel fait un petit salut à Lucy et retourne vers son bureau …
Lucy se dirige vers la sortie du palais …
Son petit coeur de déesse tout serré et empli de larmes …
Un long rayon de lumière couleur de miel descend du ciel et vient réchauffer son visage …
Alors elle sourit, elle repense à Deds73, à leurs folles années lorsqu’elles étaient à l’école à Dieux, elles étaient heureuses et …
Mais oui ! Bien sûr ! C’est ça LA solution !!!!
Lucy a trouvé où avoir de l’aide et lever une armée de Dieux pour contrer les démons !
Elle descend les marches du perron quatre à quatre !
C’est alors qu’à côté d’elle, elle entend quelqu’un murmurer son nom.
Elle s’arrête, surprise, se retourne et voit une femme, l’air triste qui lui dit vaguement quelque chose …
Lucy : oui ?
Femme : vous ne me reconnaissez pas ?
Lucy : heu … si …
Femme : non, évidement … Je suis Marissa, la femme de Joël. Ou plutôt l’ex femme de Joël puisse que vous me l’avez volé !
Lucy : non pas du tout c’est … heu …
Lucy n’a pas le temps de finir sa phrase car Marissa sort une dague des plis de sa manche et lui plonge dans le coeur !
Lucy s’écroule entourée d’un voile de ténèbres.
Les dernières paroles qu’elle entend sont les cris déments de Marissa qui hurle “voleuse, brise coeur ! Tu as brisé le miens, j’arrache le tiens !!!”
Puis plus rien.
Joël et Bibiche volent à tire d’aile le plus rapidement possible ! Derrière lui Sinara s’accroche, pas rassurée du tout !
Elle ne sait pas se qui lui fait le plus peur … Voler ainsi au-dessus des nuages (c’est pas du tout naturel pour un humain !) ou voler VERS un dragon …
Franchement faut vraiment qu’elle en pince pour Onirym pour accepter un truc pareil !
En dessous d’eux les nuages sont noirs et bougent comme un maelstrom assourdissant !
Des éclairs zèbres, les nuages et le tonnerre font des bruits assourdissants.
Ce n’est pas de tout repose de survoler un orage pareil !
Sachant qu’en dessous progresse une armée de morts vivants, de démons, de gobelins et autres créatures de l’enfer !
Loin devant eux, la montagne du destin perce les nuages et s'élève haut vers le ciel, comme un avertissement aux Dieux …
Autour du sommet, en plissant bien les yeux, Sinara aperçoit les silhouettes dansantes des deux dragons …
Après de nombreux efforts à lutter contre les vents violents qui menacent de les déstabiliser à chaque instant, l’étrange équipage arrive au sommet de la montagne.
Bibiche se pose, tirant la langue, à bout de souffle.
Sinara met pied à terre avec une grande satisfaction !
Elle s’avance sur un éperon rocheux …
Autour d’elle, les nuages masquent le vide et le vertigineux précipice qui marque la fin du sol, le long de cette montagne imposante.
Autour d’elle les deux dragons dansent, poussant de longs gémissements, qui accompagnent le bruissement de l’air sur leur peau écailleuse …
Sinara tend la main … Elle sent l’air chargé d’énergie, elle sent l’âme des dragons qui chantent … Elle sent le monde qui retient son souffle, et loin sous ses pieds, dans les racines de la montagne et du monde, la pourriture qui grouille, qui rampe et se répand …
Elle hésite un instant, déstabilisée par toutes ces sensations qui l'assaillent … Mais elle continue. Elle ferme les yeux et appelle mentalement les dragons …
Rien ne se passe. Le noir et le silence. Le temps qui s’écoule.
Elle rouvre les yeux et pousse un cri de surprise. Car face à elle, à quelques centimètres, le grand dragon blanc s'est arrêté de danser et il se tient, immobile, flottant dans les airs, face à elle, là regardant au plus profond de son âme au travers de grands yeux clairs …
Il est majestueux, terrifiant !
Une voix sourde et puissante rugit dans sa tête.
Dragon : qui es tu petite fille pour venir ici perturber notre danse ?
Sinara, essayant de masquer au maximum sa peur : je m’appelle Sinara. Il paraît que vous pouvez m’aider.
Dragon : nous n’aidons personne.
Sinara : oh oui ? et pourquoi ça ? A quoi vous servez si vous ne pouvez aider personne ?
Le dragon rugit de colère !
Sinara entre la tête dans les épaules, entourée du souffle chaud du dragon, croyant sa dernière heure venue …
Mais non, le dragon ne la croque pas …
Dragon : insolente petite humaine, tu crois que je ne vois pas clair dans ton jeu ? Tu crois que je ne t’ai pas reconnu ?
Sinara : ? Je ne me cache pas …
Dragon : j’ai reconnu ton âme. Elle se cache sous cette nouvelle enveloppe mais c’est bien toi …
Sinara (pas très rassurée encore) : oui … c’est moi …
Dragon ; je le savais ! Ton âme est toujours aussi fougueuse et impétueuse !
Sinara : oui c’est tout moi ça …
Dragon : donc j’imagine que tu es venue récupérer ton essence …
Sinara : c’est çà …
Dragon : en es tu vraiment sûre ? Tu connais les risques !
Sinara : heu … Les risques ?
Dragon : souviens-toi la dernière fois … Ton âme n’a pas pu oublier une telle douleur … Moi même cela me ronge depuis si longtemps …
Sinara : Allez ! Quand faut y aller …
Sinara allonge son bras. Ses doigts effleurent les écailles dorées du dragon. Elles sont douces et froides.
D’un coup, tel un gigantesque éclair, Sinara est entourée d’un halo de lumière aveuglante. Ses cheveux se dressent sur sa tête. Elle est obligée de fermer les yeux. Et c’est là que la douleur l'envahit, s'immisçant dans les moindre recoins de son corps.
